Le père de la "petite martyre de l'A10" a été remis en liberté

Le corps d'Inass avait été retrouvé un soir d'août 1987 dans un fossé de l'autoroute A10.
Le corps d'Inass avait été retrouvé un soir d'août 1987 dans un fossé de l'autoroute A10. © AFP
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avec AFP , modifié à
Ahmed Touloub, père de l'enfant dont le corps avait été retrouvé en août 1987 dans un fossé de l'autoroute A10, avait déposé une première demande qui avait été rejetée en décembre dernier.

Ahmed Touloub, 66 ans, père d'Inass, l'enfant dont le corps avait été retrouvé en août 1987 dans un fossé de l'autoroute A10, a été remis en liberté jeudi et placé sous contrôle judiciaire, a appris l'AFP de source proche du dossier à Orléans.

Cette décision a été prise à l'issue d'une audience qui s'est tenue à huis clos jeudi matin. Son ancienne épouse, Halima El Bakhti, reste incarcérée. Ahmed Touloub avait déposé une première demande qui avait été rejetée en décembre dernier, l'avocate générale ayant mis en avant le risque de concertation entre le père de l'enfant et des témoins ou complices éventuels. Depuis son incarcération, il y a un an, Ahmed Touloub a été hospitalisé à plusieurs reprises.

Il a vécu "un enfer" auprès de son épouse violente

Selon son avocat, Me Frank Berton, la mère de la fillette "seule est à l'origine des faits". Lors de sa garde à vue, Ahmed Touloub avait exprimé son soulagement d'être interpellé après avoir vécu "un enfer" auprès de son épouse violente avec lui et avec leurs trois filles. Il avait attendu 2010, date de la majorité du dernier de leurs six enfants, pour demander le divorce. Les deux sœurs aînées et les quatre frères cadets de la petite Inass se sont constitués partie civile.

Après avoir appris la mort d'Inass au soir du 10 août 1987, il aurait pris la décision d'abandonner le corps sur la route du Maroc, le lendemain, et de ne rien dire à la police pour ne pas priver ses enfants de leur mère. Faute de témoins et d'indices, avec juste un portrait posthume, d'intenses recherches avaient été menées dans toute la France jusqu'à ce que des analyses ADN prélevées sur un membre délinquant de la famille donnent une piste qui a abouti à l'arrestation des parents en juin 2018.