Le Mans : cinq interpellations après des violences commises par un commando d'extrême-droite

Photo d'illustration
Photo d'illustration © AFP
  • Copié
Europe 1 avec AFP
Cinq membres d'un commando d'extrême-droite ont été interpellés samedi lors de saccages commis contre des cafés réputés "de gauche" du centre-ville du Mans (Sarthe), dont un bar gay.

Après un rassemblement royaliste visant à commémorer l'un des épisodes les plus meurtriers de la Guerre de Vendée, la mairie du Mans (Sarthe) a indiqué que cinq membres d'un commando d'extrême-droite ont été interpellés samedi lors de saccages commis contre des cafés réputés "de gauche" du centre-ville du Mans, dont un bar gay.

"Tous les ans, le 'Souvenir vendéen' commémore le prétendu massacre par les Républicains des Vendéens au Mans en 1793", a déclaré à l'AFP Christophe Counil, adjoint au maire à la sécurité.

La municipalité a fourni des images de vidéosurveillance à la police

"Hier soir, des membres du milieu traditionaliste de l'Action française ont rejoint la manifestation, ça a assez vite dégénéré, une cinquantaine de personnes dont des gens cagoulés, armés de matraques et de battes de baseball ont pris pour cible des cafés qui ne correspondent pas à leur vision du monde, tels un bar 'gay-friendly' et un bar alternatif. Il y a eu des affrontements avec la police, les gens ont eu très peur", a dit M. Counil, ajoutant que la municipalité avait fourni à la police des images de vidéosurveillance.

Selon l'adjoint au maire, cinq personnes ont été interpellées. Contactés par l'AFP, le parquet du Mans et le commissariat de police de la ville n'ont pas souhaité faire de commentaire. Un groupuscule d'extrême-droite "Ouest Casual" a revendiqué dimanche soir sur sa page Facebook les affrontements avec des militants antifascistes, qui s'étaient rassemblés pour une contre-manifestation.

Stéphane Le Foll, maire du Mans, condamne des "comportements inacceptables"

"Malgré de nombreux appels des 'antifas' à venir perturber la commémoration vendéenne, notre événement a bien eu lieu. Une centaine de types présents pour empêcher les perturbateurs...", écrit le groupuscule. Dimanche soir, une vitrine du café "Le Lézard" était étoilée, tandis que celle du bar gay Heaven's Café avait été remplacée, a constaté un photographe de l'AFP.

Interrogé par l'AFP, un membre de l'Action Française a rejeté toute implication dans les violences, soulignant que la manifestation était déclarée et qu'elle s'était "bien déroulée". "Nos consignes sont très claires, nous interdisons toute action violente", a déclaré Camille Berth, secrétaire général adjoint du mouvement royaliste d'extrême-droite.

Le maire du Mans Stéphane Le Foll a lui condamné sur Twitter les "comportements inacceptables" d'une bande "d'extrême-droite" venue au Mans "pour casser".