Logement vacants 1:03
  • Copié
Maud Descamp éditée par Coline Vazquez , modifié à
Le ministère du Logement a dévoilé une série de mesures pour inciter les propriétaires particuliers, mais aussi les entreprises, à louer leurs logements vides. Un plan encore insuffisant regrette le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, au micro d'Europe 1.

Comment mettre fin à la multiplication de logements vacants ? Épineuse question à laquelle le gouvernement a décidé de répondre avec la mise en place d'un nouveau plan dans les prochains jours. L'objectif : inciter les propriétaires à mettre leurs biens en location. Quelque 18.000 d'entre eux vont ainsi recevoir un courrier du ministère du Logement dans ce but.  

Le nombre de logements vacants ne cesse de croître depuis dix ans en France alors que de plus en plus de ménages sont à la recherche d'un toit. On en compte, aujourd'hui, environ 3 millions, principalement en région parisienne - 32 000 rien qu'en Île-de-France - et dans le sud-est de l'hexagone. Il s'agit majoritairement de logements du parc privé, mais ce secteur n'est pas le seul à être concerné par le plan du gouvernement. 

Les entreprises également mises à contribution

En effet, un autre volet concerne les bureaux et les logements vacants qui appartiennent aux entreprises. Et pour les occuper, l'État ne s'interdit pas de recourir à des réquisitions, si nécessaire. Une disposition déjà prévue par la loi le permet, mais elle est peu utilisée. Toutefois, l'esprit est d'inciter les entreprises plutôt que de les sanctionner", précise-t-on. 

Enfin d'ici la fin de l'année, une base de données de ces logements vacants devrait être créée grâce aux données de l'administration fiscale. Un outil qui servira aux collectivités locales pour lutter plus efficacement contre ces logements inoccupés.

"Il faut aller plus loin", selon la Fondation Abbé Pierre

Des mesures qui ne vont pas assez loin pour le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. "L'incitation est quand même assez insuffisante", explique-t-il au micro d'Europe 1, pointant du doigt certaines mesures du gouvernement comme "la fiscalité avantageuse", pas assez intéressante pour les propriétaires. "Nous, on proposait de passer d'une défiscalisation à un crédit d'impôt qui donnerait toute suite une visibilité pour le propriétaire sur ce qui pourrait entrer dans son portefeuille pour l'inciter", détaille-t-il, avant de conclure : "Je crois qu'il faut aller plus loin. Il faut faire beaucoup plus d'efforts pour inciter financièrement les propriétaires, selon nous, si on veut vraiment en faire une mobilisation forte et pas simplement ce que nous avons vécu depuis quelques années".