Le gaz hilarant, nouvelle drogue en vogue aux effets potentiellement dangereux

gaz hilarant ballon
© JACK TAYLOR / AFP
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Le protoxyde de carbone, troisième produit psychoactif le plus consommé par les jeunes, rencontre de plus en plus de succès. Mais il n'est pas sans risques pour sa santé. L'Observatoire des drogues publie jeudi une analyse sur ce phénomène, révèle "Le Parisien".

Pas cher, accessible en supermarché et aux effets rapidement dissipés en apparence... Le gaz hilarant, contenu notamment dans les cartouches de siphon à chantilly, est de plus en plus consommé par les jeunes. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publie jeudi une analyse sur ce phénomène inquiétant car loin d'être sans effets pour la santé, indique Le Parisien mercredi

Une drogue très accessible. La consommation du protoxyde d'azote, aussi appelé gaz hilarant, est venue d'Outre-Manche l'année dernière. Les jeunes gens vident le contenu d'une cartouche de siphon à chantilly dans un ballon de baudruche avant d'aspirer le gaz par la bouche. Les effets "hilarants" sont alors immédiats et se dissipent après quelques minutes. Le protoxyde d'azote se trouve également dans les bombes de dépoussiérants pour ordinateurs.

Autant de produits que l'on trouve facilement dans le commerce et pour une somme modique. Une accessibilité qui a propulsé cette drogue au rang du troisième produit psychoactif le plus consommé chez les étudiants français après le cannabis et le poppers, selon une étude de la Smerep de juin 2018 citée par Le Parisien

Un produit qui comporte des risques. Mais ce produit n'est pas sans dangers. Au moins deux personnes sont mortes en France après en avoir consommé et une vingtaine au Royaume-Uni. Bien que le protoxyde de carbone soit utilisé dans un cadre médical, pour ses propriétés anti-douleurs et anesthésiantes, il n'est jamais administré pur mais mélangé avec de l'oxygène, explique un médecin anesthésiste-réanimateur de l'hôpital Saint-Louis à Paris, interrogé par Le Parisien.

Celui-ci ajoute que le gaz utilisé pur produit une crise de rire en agissant sur la zone du cerveau responsable de l'hilarité. Le risque réside alors dans la répétition de la consommation du protoxyde de carbone. Or, c'est de cette façon qu'il est consommé par les étudiants.

Le gaz peut provoquer "des vomissements, des troubles neurologiques car il inactive la vitamine B12 à l'origine de la bonne innervation", détaille le médecinajoutant que la toxicité accumulée dans le sang peut toucher le cœur et entraîner un arrêt cardiaque. Il est également dangereux de prendre le volant après en avoir consommé puisque le protoxyde de carbone peut désorienter, voire provoquer des difficultés à parler et à coordonner ses mouvements, comme le détaille le site Drogues-info-service