Le Conseil d'État valide l'expulsion des commerces de la "Jungle" de Calais

Le Conseil d'État s'est prononcé en faveur du démantèlement des commerces de la "Jungle" de Calais.
Le Conseil d'État s'est prononcé en faveur du démantèlement des commerces de la "Jungle" de Calais. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette décision invalide celle, prise auparavant, du tribunal administratif de Lille, défavorable à la fermeture des commerces. 

Le Conseil d'État a validé mercredi l'expulsion des commerces installés sur la "Jungle" de Calais, donnant son feu vert aux autorités pour évacuer ces échoppes à l'approche du démantèlement programmé du campement de migrants.

"Un caractère d'urgence et d'utilité". Relevant que "ces installations présentent un risque important d'incendie" et que les activités exercées le sont "dans des conditions sanitaires dangereuses", le Conseil d'État a jugé que l'expulsion présentait "un caractère d'urgence et d'utilité", selon un communiqué de la plus haute juridiction administrative. Il annule ainsi l'ordonnance du tribunal administratif de Lille, défavorable à la fermeture des commerces.

Évacuation dans 48 heures. Aux termes de la décision de la plus haute juridiction administrative, la préfète du Pas-de-Calais est autorisée à procéder, "dans un délai de quarante-huit heures" à compter de la notification, "à l'expulsion des occupants" de ces 72 commerces (restaurants, cafés...). La plupart des commerces ont toutefois tiré le rideau d'eux-mêmes depuis. 

Risque de trafic d'armes. Le Conseil d'Etat reprend notamment, à l'appui de sa décision, le fait que "certains trafics et la vente d'instruments pouvant servir d'armes" ont "favorisé des tensions et des comportements violents dans la zone". Il relève "le caractère particulièrement inflammable des matériaux de construction" et "la présence de nombreuses bonbonnes de gaz, de réserves d'hydrocarbures et d'installations électriques défectueuses" accentuant les risques d'incendie. De plus, certains des commerces "procèdent à la vente d'instruments dangereux, susceptibles d'être utilisés comme des armes" ou pour monter dans des camions, et "les trafics liés à ces installations ont provoqué des tensions et des comportements violents" à l'encontre des bénévoles comme des migrants, ajoute le Conseil d'Etat.