Lafarge en Syrie : l'ex-DG annonce la levée de sa mise en examen

Au fil de l'enquête, huit anciens cadres ou dirigeants, dont l'ex-PDG Bruno Lafont, ont été mis en examen.
Au fil de l'enquête, huit anciens cadres ou dirigeants, dont l'ex-PDG Bruno Lafont, ont été mis en examen. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ancien directeur général de LafargeHolcim, Eric Olsen, a obtenu la levée de sa mise en examen pour "financement d'une entreprise terroriste". 

L'ancien directeur général de LafargeHolcim, Eric Olsen, a obtenu la levée de sa mise en examen pour "financement d'une entreprise terroriste" dans l'enquête sur les activités du cimentier en Syrie. La mise en examen de Eric Olsen, préalablement directeur général adjoint du groupe français Lafarge, avait eu lieu en décembre 2017. Il reste mis en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui". 

"Cette décision lave mon honneur". "Cette décision lave mon honneur et va me permettre de reprendre le fil de ma carrière. (...) Cette levée de mise en examen, en cours d'instruction, est une décision de justice particulièrement rare", s'est félicité Eric Olsen, cité dans le communiqué. Selon une source proche du dossier, il conteste également son autre mise en examen, affirmant n'avoir commis aucune infraction car il n'avait aucun pouvoir de décision sur la région concernée au moment des faits.

Huit anciens cadres ou dirigeants mis en examen. Au fil de l'enquête, huit anciens cadres ou dirigeants, dont l'ex-PDG Bruno Lafont, ont été mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste" et/ou "mise en danger de la vie" de salariés. Deux intermédiaires locaux au cœur de l'affaire, Amro Taleb et Firas Tlass, sont par ailleurs visés par un mandat d'arrêt.

Lafarge soupçonné de "financement d'une entreprise terroriste". Lafarge SA a été mis en examen en juin pour "financement d'une entreprise terroriste" et "complicité de crimes contre l'humanité". Le groupe, qui a saisi la cour d'appel de Paris d'une requête en nullité pour contester sa mise en examen, est soupçonné d'avoir déboursé via sa filiale LCS près de 13 millions d'euros entre 2011 et 2015 auprès d'intermédiaires et de groupes armés, dont l'organisation État islamique, pour maintenir la production dans son usine de Jalabiya, alors que le pays s'enfonçait dans la guerre.

L'enquête soulève des questions sur ce que savaient ou non les autorités françaises sur les agissements de Lafarge, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, et si la diplomatie a ou non laissé faire, voire encouragé le cimentier à maintenir ses activités en Syrie.