L'ours, abattu par balle, a été découvert mardi en contrebas d'un sentier. 1:30
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Benjamin Peter, édité par Laetitia Drevet
Un ours a été retrouvé mardi tué par balle en Ariège, a annoncé la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, indiquant que l'Etat allait porter plainte. L'affaire relance un l'affrontement entre écologistes "pro-ours" et éleveurs défendant leurs troupeaux. 

Qui a abattu l'ours retrouvé mort mardi en Ariège ? L'animal de 200 kilos a été retrouvé en contrebas d’un sentier, par des agents de l’Office français de la biodiversité venus constater une attaque de brebis. L'affaire ravive les tensions entre associations écologistes pro-ours et éleveurs des Pyrénées.

"Ce n'est pas vraiment une surprise"

Les pro-ours ont aussitôt exhalé leur colère en dénonçant le "braconnage par balles d'un ours". Mais pour Philippe Lacube, éleveur et président de la chambre d’agriculture, ce n’est pas vraiment une surprise. "Il y a aujourd’hui tellement de douleur, tellement de gens [éleveurs, NDLR] qui passent des nuits dehors... Pour nous, ce n’est pas surprenant qu’aux abois on puisse avoir un tel comportement", affirme-t-il au micro d'Europe 1. 

 

C'est la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, qui a annoncé mardi la mort de l'animal, dénonçant un acte "illégal et profondément condamnable", et précisant que l'État allait porter plainte. "Madame Borne porte plainte pour la mort de cet ours, elle n’a pas porté plainte pour la mort de 3.000 brebis depuis trois ans… On se demande ce qui peut justifier ça", interroge Philippe Lacube.

Autopsie en cours à Toulouse

Aux éleveurs qui s’étonnent de ce déploiement de moyens, et aux associations écologistes qui redoutent une enquête bâclée pour ne pas embraser la montagne, le procureur de Foix, Laurent Dumaine, répond qu’il a bien l’intention de faire la lumière sur cette affaire. "Ce n’est pas une nouveauté au tribunal judiciaire de l'Ariège que la question environnementale est une question prioritaire. Cette enquête sera menée avec la même diligence que toutes les enquêtes en la matière, mais également que toutes les enquêtes où les éleveurs estiment être victimes", assure-t-il. 

Une autopsie est actuellement en cours à l'école vétérinaire de Toulouse. Les enquêteurs espèrent notamment retrouver la balle. L’auteur, s’il est identifié, risque trois ans de prison et 150.000 euros d’amende.