La RATP condamnée à verser 58.000 euros à un machiniste révoqué en 2015

La RATP prend acte de la décision de la Cour d'appel.
La RATP prend acte de la décision de la Cour d'appel. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Le chauffeur avait tenu à l'époque auprès d'un responsable de ligne "des propos injurieux et dénigrants", affirme la RATP. Mais la Cour d'appel a jugé son licenciement "sans cause réelle ni sérieuse". 

"Les régulateurs sont des baltringues. Quoi ? Bien sur que ce sont des baltringues". Pour ces propos tenus à la sortie d'un bus le 16 février 2015, Alexandre Rodes, un chauffeur RATP, avait été licencié. Mais mardi, la Cour d'appel a reconnu que ce licenciement était "sans cause réelle ni sérieuse", et a condamné la RATP à verser à son ancien employé la somme de 58.000 euros, rapporte Le Parisien

"L'expression maladroite de ma lassitude". Celui qui dit n'avoir jamais eu un problème avec la RATP "en 22-23 ans de carrière" croyait à l'époque s'adresser à un collègue, auquel il voulait faire part de son agacement, après un retard, envers les régulateurs chargés de gérer les intervalles entre les bus. Mais son interlocuteur était en réalité le responsable de la ligne. "Il ne s'est à aucun moment présenté commet tel", précise Alexandre Rodes, évoquant le droit de libre expression entre chauffeurs. 

Confiant avoir fait une dépression suite à la procédure disciplinaire, l'ancien chauffeur explique que ce "n'était pas un dénigrement de l'entreprise (...) juste l'expression maladroite de ma lassitude".

Il ne sera pas réintégré. La justice n'a cependant pas ordonné sa réintégration, au regret de l'ancien employé. "Les 'indemns' que je vais toucher ne vont pas compenser tout ce que j'ai perdu. Notamment en termes de retraite", dit-il au Parisien

Contactée par le quotidien, la RATP affirme prendre acte de la décision du tribunal "rendue sur une question de forme. Sur le fond, les propos injurieux et dénigrants tenus par l'agent justifiaient sa révocation".