La mère d'un autre soldat tué par Merah envisage un recours contre l'Etat

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Latifa Ibn Ziaten. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Latifa Ibn Ziaten va "peut-être" porter plainte contre l'Etat pour la mort d'Imad, son fils, tué en 2012 par Mohamed Merah.

Latifa Ibn Ziaten, dont le fils a été assassiné par Mohamed Merah, a indiqué mercredi envisager de porter plainte contre l'Etat, après la victoire devant la justice du père d'un autre soldat tué par le même djihadiste en 2012.

"Peut-être" une plainte. "Je vais voir avec mes avocats. Oui, peut-être que je vais porter plainte", a déclaré Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad, militaire assassiné à Toulouse le 11 mars 2012 par Mohamed Merah. Le "tueur au scooter" avait tué sept personnes au total : trois militaires d'origine algérienne ou marocaine, ainsi qu'un professeur et trois enfants d'une école juive de Toulouse.

Merah "aurait dû être surveillé". Quatre ans après les faits, cette mère veut toujours "savoir la vérité" sur la mort de son fils. "Nos enfants sont morts et on ne sait pas pourquoi. Pourquoi on a laissé faire quelqu'un de dangereux ? Mohamed Merah aurait dû être surveillé", ajoute-t-elle, accusant également l'Etat de l'avoir tenue dans le noir juste après la mort de son fils.  

Son fils "d'abord soupçonné". "Pendant quatre jours, c'était mon fils qui était soupçonné et non Merah. Mon fils était à la morgue et je ne pouvais même pas aller le voir", raconte-t-elle. Imad Ibn Ziaten a été la première victime de Merah. Juste après les faits, personne ne pense à la piste terroriste et la police privilégie un banal règlement de comptes. Quand la famille d'origine marocaine vient de Rouen où elle vit pour voir le corps d'Imad, sergent-chef basé à Toulouse, elle est "interrogée et soupçonnée et totalement laissée seule", regrette Latifa Ibn Ziaten.

"Pour la mémoire" de son fils, la mère est devenue une pasionaria du combat contre la radicalisation. Elle intervient très régulièrement dans les prisons et les écoles pour faire passer son message. "Des Merah, il y en a d'autres", assure-t-elle, demandant à l'Etat de "faire quelque chose".