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Tiffany Fillon
Au micro d'Europe 1, Madeline Da Silva, militante du collectif #NousToutes, a poussé samedi un cri d'alarme concernant le sort des enfants maltraités. Confinés avec leurs parents, beaucoup se terrent dans le silence alors qu'un numéro, le 119, leur est consacré pour signaler les violences dont ils sont victimes ou témoins. 
INTERVIEW

Pendant le confinement, les violences au sein des foyers augmentent. C'est le triste constat des associations qui continuent leurs actions pendant cette période pour aider les victimes à s'en sortir. Invitée sur Europe 1 samedi, Madeline Da Silva, militante féministe du collectif #NousToutes et maire adjointe des Lilas en Seine-Saint-Denis a appelé les enfants à signaler les violences dont ils sont victimes au 119, un numéro d'urgence dédié et actif toute l'année. 

"Une grande campagne de prévention"

"On a souhaité lancer une grande campagne de prévention en s'adressant directement à ces enfants, en leur disant qu'ils peuvent appeler le 119 de jour comme de nuit, tous les jours, même le week-end", précise Madeline Da Silva. Cette campagne se fonde notamment sur le hashtag #EntendonsLeursCris, lancé cette semaine par l'Unicef et le collectif #NousToutes.

Madeline Da Silva encourage donc les enfants à signaler tous types de violences même si elles ne les concernent pas directement. "Ils peuvent appeler pour d'autres enfants : les grands peuvent appeler pour les plus petits, pour des voisins et plus largement pour des enfants pour lesquels ils sont inquiets", détaille la militante. 

 

 

Des mercredis "effroyablement silencieux"

Pourquoi insister encore plus en période de confinement sur les violences faites aux enfants ? Parce qu'ils n'osent pas appeler, répond Madeline Da Silva. "On s'est rendus compte que les mercredis - les journées où habituellement il y avait le plus d'appels d'enfants - étaient effroyablement silencieux depuis le début du confinement", assure-t-elle. Une réalité insupportable pour Madeline Da Silva. "Mais ce n'est pas parce que je suis enfermé avec mon bourreau que je ne peux pas en parler", insiste-elle. 

Sur Europe 1, elle leur fait passer un message : "tout ce qu'ils ressentent qui ne leur convient pas peut fait l'objet d'une discussion au 119", résume-t-elle. "Il n'y a pas d'appel pour rien", d'autant plus que "les appels des enfants sont pris en priorité", précise Madeline Da Silva. 

Une fois que l'enfant a appelé le 119, le mécanisme habituel est déclenché, d'après elle. "Aujourd'hui, les travailleurs sociaux continuent à travailler. À partir du moment où l'enfant appelle, le système se met en place pour qu'un signalement au procureur ait lieu si nécessaire", affirme Madeline Da Silva. 

 

L'enjeu est de taille car, d'après le collectif, 52.000 enfants et adolescents sont victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques par an en France. Cela représente ""200 enfants par jour" et "un enfant est violé par heure en France aujourd'hui", signale Madeline Da Silva.