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Caroline Baudry (envoyée spéciale à Orléans)//Crédits photo : THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
En 2018, une loi pénalisant le harcèlement de rue, intitulé l'outrage sexiste, est entrée en vigueur. Certains départements, à l'instar du Loiret, en font une bataille de tous les instants. Europe 1 s'est rendue à Orléans à la rencontre de femmes harcelées et des agents publics luttant contre le phénomène. 

Remarques déplacées, insultes agressives... 80% des femmes sont confrontées au harcèlement de rue dans leur vie. Depuis 2018, le harcèlement de rue est un délit et certains départements en font une bataille de tous les instants. Dans le Loiret, par exemple, une infraction est prise en compte tous les trois jours.

"C'est énervant parce qu'on n'irait pas faire ça à un homme"

"Sifflements jusqu'à 3.750 euros d'amende, composez le 17" : le prospectus distribué dans l'agence de transport public du centre-ville d'Orléans entre dans les mœurs. Il rappelle la réalité de Clara, 20 ans, étudiante en histoire : "On a un peu banalisé la chose à force de recevoir des réflexions, pas plus tard qu'il y a 20 minutes, un homme en voiture m'a traité de pute".

Elle raconte se faire insulter deux fois par semaine. Des violences souvent précédées par des bruits de bouche. "Salope, viens, on pourrait passer une bonne soirée ensemble", détaille Elise, 26 ans, au micro d'Europe 1 en évoquant son expérience personnelle. "C'est énervant parce qu'on n'irait pas faire ça à un homme", détaille Charline, à peine majeure.

Un personnel formé

"La loi est de notre côté", assure tout de même la jeune lycéenne. À Orléans, une centaine de femmes osent pousser chaque année la porte du commissariat. "Madame la Procureure nous a demandé d'être particulièrement vigilants sur ces infractions. L'Association des victimes du Loiret a fait des stages de formation à l'ensemble des personnels des brigades de roulement pour que les gens soient particulièrement bien accueillis", détaille Thierry Guiguet-Doron, directeur de la police nationale du Loiret. 

Les preuves restent difficiles à rassembler, reconnaît le gradé. Selon son ministère, jusqu'à quinze infractions pour 100.000 habitants sont recensées chaque année dans le département record.