La justice et l'IGPN saisies après la diffusion de vidéos d'un homme empalé

L'IGPN a été saisie en raison de la fuite des images de vidéosurveillance sur Internet.
L'IGPN a été saisie en raison de la fuite des images de vidéosurveillance sur Internet. © capture d'écran Google Street View
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avec AFP , modifié à
Plusieurs vidéos, montrant un homme se faire empaler après une chute dans la rue, et être ensuite pris en charge à l'hôpital, ont fuité sur les réseaux sociaux la semaine dernière. 

La justice et l'inspection générale de la police nationale (IGPN) ont été saisies après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant un homme empalé sur un poteau de trottoir, au moment de sa chute et durant sa réanimation à l'hôpital. "L'AP-HP confirme qu'une vidéo a été tournée dans un de ses hôpitaux où le patient a été amené par les pompiers", a indiqué l'institution, certifiant une information du journal Libération.

Une vidéo tournée en salle d'opération. Cette vidéo, diffusée depuis la semaine dernière sur les réseaux sociaux, montre le patient allongé nu, sur ce qui semble être une table d'opération, un appareil de massage cardiaque en action sur la poitrine, entouré de trois soignants en blouse verte et d'un sapeur-pompier vêtu d'un gilet blanc, qui retire du corps inanimé un potelet de trottoir. L'auteur de cette vidéo s'exclame en gloussant : "Oh misère ! Oh la vache ! Oh putain ! Ah ! Mais quelle horreur ! Quelle horreur"; avant d'ajouter en ricanant : "C'est bon, il est sauvé, du coup !"

Le patient est finalement mort de ses blessures, et l'AP-HP a précisé qu'"une enquête administrative interne va également être diligentée" afin notamment de "lever les doutes sur une éventuelle implication de (ses) agents". "On ne doit pas filmer un patient, on ne doit pas filmer à l’hôpital", a-t-on regretté du côté des hôpitaux parisiens auprès de Libération.

Images issues de la vidéosurveillance. Par ailleurs, la préfecture de police a confirmé que "l'IGPN a été saisie sur les images de vidéosurveillance" montrant la chute de la victime dans la rue et diffusées sur les réseaux sociaux, confirmant une autre information de Libération. Une source judiciaire à l'AFP a pour sa part indiqué que le parquet de Paris avait confié le 3 octobre à l'IGPN une enquête pour "violation du secret professionnel".

Sur un écran d'ordinateur filmé avec un téléphone portable, on voit un corps tomber brutalement, puis rester figé en position assise au bord du trottoir d'une rue parisienne. "Il s'est pris le poteau ?" demande une première voix masculine. "Ouais, il est empalé sur le poteau", lui répond un deuxième homme. "C'est pas un montage, hein ?", relance une femme.

Des policiers impliqués ? D'après Libération, les images de la vidéosurveillance comportent le logo de la préfecture de police, ce qui laisserait penser que des policiers sont à l'origine de la diffusion de ces vidéos. D'autres images - photos et vidéos - prises par des témoins de la scène ont aussi été diffusées sur Internet. La chute de l'homme empalé se serait passée dans le 15ème arrondissement de Paris, le 27 septembre au soir.