La villa de Mougins dans laquelle Picasso a passé les dernières années de sa vie sera vendue aux enchères jeudi à Grasse. Enième rebondissement d'un feuilleton immobilier dont la Côte d'Azur a le secret, mêlant beauté, célébrités et grandes fortunes.
Acquise en 1961. Aujourd'hui mise à prix 20,2 millions d'euros, cette propriété située près de Cannes, dans les Alpes-Maritimes, avait été acquise en 1961 par le maître espagnol, qui y est mort 12 ans plus tard, le 8 avril 1973. Après sa mort, sa dernière épouse, Jacqueline Roque, vécut dans la maison jusqu'à son suicide en 1986. C'est sa fille, Catherine Hutin-Blay, née d'un premier mariage, qui avait hérité de la demeure puis l'avait vendue pour plus de 10 millions d'euros. Avant Pablo Picasso, cette maison a appartenu à la famille Guinness. Winston Churchill y a séjourné régulièrement pendant ses vacances.
Poudre aux yeux. La demeure a récemment failli tomber dans l'escarcelle d'un financier d'origine sri-lankaise, Rayo Withanage. En janvier, on y annonçait déjà de futures manifestations caritatives pour la promotion des arts et des soirées événements au profit du développement durable en collaboration avec Monaco et la ville de Mougins. De la poudre aux yeux, selon l'avocat Maxime Van Rolleghem, qui intervient pour la banque néerlandaise Achmea Bank, créancier de l'actuel propriétaire des lieux : "Le Sri-Lankais a fait campagne pour dire qu'il l'avait achetée, hors enchères et à l'amiable, mais ce n'est pas vrai. Il a fait une offre en juin à 20,196 millions d'euros, mais n'a pas rassemblé les fonds".
Rebaptisée "l'Antre du Minotaure". Le mas Picasso est pourtant une bonne affaire : "Beaucoup de villas de prestige valent beaucoup plus cher sur la Côte d'Azur", relève Me Van Rolleghem. L'actuel propriétaire néerlandais l'avait acheté à l'héritière de l'artiste en 2007. Il avait rebaptisé la demeure "l'Antre du Minotaure", l'avait agrandie et dotée de nombreux aménagements sophistiqués - piscine, ascenseur, climatisation, spa, garages, tennis - avant que des difficultés financières ne stoppent les travaux. "C'était une opération de marchand de bien. Il y a fait de très gros travaux et misait sur un prix de revente de 170 millions d'euros", affirme Me Van Rolleghem.