Philippe Martinez a dû quitter momentanément le cortège. 2:14
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Anaïs Huet , modifié à
Difficile d'établir ce qui s'est réellement passé mercredi entre la police, les black blocs et la CGT, dont le leader a été temporairement évacué du cortège. Thierry Vedel, chercheur CNRS à Sciences Po, était présent.
INTERVIEW

Que s'est-il passé mercredi après-midi, lors du défilé du 1er-Mai à Paris, pour que Philippe Martinez, leader de la CGT, soit contraint de quitter provisoirement et précipitamment le cortège ? D'un côté, le syndicaliste assure avoir été, avec ses camarades, isolés et visés par des tirs de gaz lacrymogènes émanant de la police. De l'autre, l'Intérieur assure qu'en aucun cas, le secrétaire général de la CGT n'a été pris pour cible, et qu'il avait plutôt été bousculé par des "black blocs".

"Il y a toujours des mouvements incontrôlés"

Thierry Vedel, chercheur CNRS à Sciences Po, se trouvait mercredi dans le cortège entre Montparnasse et place d'Italie. Mais même pour lui, difficile de dire avec certitude qui a raison ou qui a tort entre Philippe Martinez et Christophe Castaner. "On a du mal à établir ce qui s'est réellement passé, bien qu'on ait beaucoup de vidéos. La police explique qu'elle a chargé des 'black blocs' qui étaient à côté du cortège de la CGT. Mais on sait que la CGT a un service d'ordre, qui a la réputation de ne pas être des tendres. On est donc étonnés que les 'black blocs' aient pu s'approcher à ce point de la CGT et mettre en danger le secrétaire général", avance Thierry Vedel, au micro de Pierre de Vilno, jeudi matin sur Europe 1.

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S'agirait-il alors d'initiatives personnelles d'une minorité de policiers ou, comme le prétend Philippe Martinez jeudi sur France 2, des "ordres qui ont été donnés" ? "Dans les manifestations, il y a toujours des mouvements incontrôlés, d'autant plus qu'il y a une nouvelle stratégie policière qui donne beaucoup plus d'autonomie aux troupes sur le terrain", notre Thierry Vedel.

La CGT "absolument pas visée"

Revenant encore sur l'attitude des forces de l'ordre au cours de la manifestation parisienne, Loïc Travers, secrétaire national adjoint de la section Île-de-France du syndicat de police Alliance, a expliqué mercredi soir sur Europe 1 que "les consignes étaient très claires". Les forces mobiles "ne devaient surtout pas laisser les cortèges de 'black blocs' grossir, et c'est pour ça qu'ils sont intervenus". Les "'black blocs' choisissent toujours la même technique", a-t-il décrit : se placer en tête de cortège, ou couper le cortège en deux "pour faire du dommage collatéral". "Philippe Martinez fait partie de ce dommage collatéral", a-t-il conclu, ajoutant que la CGT n'était "absolument pas" visée.