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Romain David , modifié à
Cette mère de famille a tenu à ce que ses enfants continuent de pratiquer régulièrement la méditation après une première initiation en milieu scolaire. Au micro d'Olivier Delacroix, sur Europe 1, elle explique en quoi cette pratique peut les aider au quotidien.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Julie, 40 ans, a vécu en Angleterre pendant plusieurs années. En classe, ses deux fils faisaient quotidiennement de la méditation, une pratique qu'elle a souhaité qu'ils poursuivent en France. Au micro d'Olivier Delacroix, sur Europe 1, elle explique en quoi cet exercice mental leur apprend à maîtriser leurs émotions et à combattre leurs angoisses.

"Dans les écoles anglo-saxonnes, on cultive la bienveillance, la gentillesse et toutes ces techniques alternatives de bien-être. Peut-être pas dans toutes les écoles, mais celles que mes enfants fréquentaient pratiquaient ce genre d'initiative. […] Eux-mêmes me disaient que c'était une pratique qui leur permettait de se détendre, qu'après, une fois retournés en classe, ils étaient beaucoup plus concentrés. 

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De retour en France, la réacclimatation ne s'est pas faite sans mal pour les garçons. Aussitôt, Julie a pensé à la médiation comme auxiliaire.

Ce n'était pas une demande de leur part. Mais quand on est rentré en France, j'ai observé une réacclimatation au système scolaire qui était un peu délicate. J'avais des enfants stressés, anxieux, avec des problèmes pour s'endormir et d'énormes angoisses quand il s'agissait de passer à l'oral en classe. Donc, je me suis dit que j'allais faire appel à cette technique pour les aider à mieux gérer leurs émotions et leur stress.

La méditation est une pratique que l'on peut faire au quotidien, comme une gymnastique cérébrale. Quand on la pratique vraiment tous les jours, au-delà de 21 jours, elle devient une habitude, comme se brosser les dents. [ …] C'est vraiment un exercice d'hygiène quotidienne. J'aurais aimé en arriver jusque-là mais, avec les enfants, si on n'est pas derrière eux, ça n'est pas évident. Je me suis dit que c'était quand même un moyen d'ancrer un peu plus cette sensibilisation en eux, et ça me paraissait important. C'est leur rendre un service, leur expliquer que cet outil, on l'a en soi, qu'il est inné.

Au quotidien, on se laisse emporter par ses pensées, positives ou négatives, et on a du mal à prendre du recul. Je voulais qu'ils prennent conscience qu'ils ont ça en eux, cette capacité à se poser, et qu'ils puissent la travailler, faire appel à ça dans des cas particuliers ou des moments plus stressants.

Julie contacte une professeure pour organiser des cours à domicile pendant plusieurs semaines, avec, sur le moment, des résultats inégaux.

On a organisé un petit groupe avec mon associée qui a deux garçons aussi. Elle a également vécu en Angleterre et avait les mêmes problématiques de retour en France, avec un ado notamment qui avait de grosses migraines avant d'aller à l'école le matin, donc beaucoup de stress. On a organisé un atelier, nos quatre garçons ont participé à ces séances animées par une instructrice.

[À l'époque], les enfants avaient entre 10 et 14 ans. On avait deux types d'enfant, des enfants plutôt calmes, plus posés, dans l'introspection et qui ont vraiment bénéficié des séances, qui sont allés très loin dans le ressenti. Mon plus jeune fils avait même la sensation de léviter, il était vraiment dans le lâcher prise. C'était très bien. On avait deux autres garçons qui avait plus de difficultés à se poser, à se concentrer, qui sont beaucoup plus dans l'agitation. Pour eux, c'était un peu plus compliqué de participer aux séances, et en même temps, c'est eux qui en avait le plus besoin.

Mais avec le temps, les effets positifs se sont fait ressentir, même sur les moins réceptifs...  

Ça leur a quand même servi. Mon aîné […] qui a plus de mal à se concerter, a fait appel aux techniques apprises avec son instructrice lors d'un voyage. On est parti peu de temps après faire de la plongée sous-marine. Il ne l'avait jamais fait, ça lui donnait envie mais il avait trop peur, il n'osait pas. Même mettre un masque et un tuba, il ne s'en sentait pas capable. Et puis, au bout d'un moment, on l'a vu partir tout seul à l'eau. Il m'a avoué avoir fait appel à la méditation pour lâcher prise, évacuer le stress et profiter de l'instant qu'on était en train de vivre et ne pas penser à tout ce qui pouvait se passer et l'angoisser.

Ça ne les calme pas à chaque fois, mais ça marche. Souvent, quand il y a une angoisse le soir, je dis : 'Va dans ta chambre, met le casque sur tes oreilles et écoute une séance de méditation.' Il y a des soirs où ils ne vont pas arriver à se concentrer, mais il y a des soirs où ils rentrent dans le jeu et là c'est efficace à 100%."