Michel dit avoir également été la cible d'insultes racistes. 2:14
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Pierre Herbulot avec AFP, édité par Antoine Terrel
Le producteur de musique noir passé à tabac par des policiers samedi dernier s'est rendu jeudi à l'IGPN pour porter plainte. Alors qu'une enquête a été ouverte, il espère que les policiers concernés "seront punis par la loi", et assure avoir été la cible d'insultes racistes. 

Son cas relance le débat sur les violences policières. Jeudi, le producteur de musique noir passé à tabac par des policiers à Paris samedi dernier, est allé déposer plainte à l'IGPN, la "police des polices", avec son avocate. Et en a profité pour revenir sur les faits, en assurant notamment que les policiers avaient également proféré des insultes racistes. 

Les images publiées jeudi par le site Loopsider montrent cet homme noir appelé "Michel" qui subit une volée de coups assénés par des policiers alors qu'il se trouve à l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de Paris. Michel explique qu'il rentrait dans son studio quand cela s'est produit. "Ils ne m'ont rien signifié. Ils sont arrivés derrière moi. Je pense en effet qu'ils m'ont suivi. Ils étaient proches de moi quand j'ai ouvert ma porte. Ils m'ont fait peur. Je me suis retourné. J'ai vu un mec en civil. Ensuite j'ai vu un policier". 

"Bien sûr que j'ai eu peur"

"Je n'ai pas mis de coup de poing", assure-t-il aujourd'hui, relatant des insultes racistes de la part des policiers. "On m'a dit 'sale nègre' plusieurs fois et en me donnant des coups de poing." 

"C'était tellement difficile à vivre... Bien sûr que j'ai eu peur", confie la victime au micro d'Europe 1. "J'ai mon téléphone à la main, un policier qui me braque, qui se cache. Ça veut dire quoi ça, ça veut dire qu'on va tirer dès qu'on a un angle ?" 

"Les gens qui doivent me protéger me braquent"

"Les gens qui doivent me protéger me braquent", martèle Michel, "moi, je n'ai rien fait pour mériter ça". Aujourd'hui, le producteur veut "juste que ces trois personnes là soient punies par la loi". "On a une bonne justice en France, elle existe", poursuit-il, estimant "avoir eu la chance, contrairement à d'autres, d'avoir des vidéos qui me protègent, car sinon, je ne serais pas en face de vous aujourd'hui". 

Au-delà de son cas personnel, Michel veut donc que son histoire serve à éviter que de telles violences se reproduisent. "J'aimerais que ça ne recommence plus pour personne. Caméra ou pas caméra, ça ne devrait pas arriver." Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris et confiée à l'IGPN. Les trois policiers mis en cause ont eux été suspendus.