Italie : les intempéries persistent dans le nord, Venise à nouveau sous les eaux

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Des touristes prennent des photos sur la place Saint-Marc, près du clocher et de la basilique Saint-Marc, le 24 novembre 2019 à Venise, lors de la marée haute. © Miguel MEDINA / AFP
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avec AFP
En Italie, les pluies diluviennes se poursuivent, en particulier dans le nord du pays. La marée haute, qui avait touché Venise il y a deux semaines, a de nouveau envahi la ville, atteignant un pic de 130 cm au-dessus du niveau moyen de la mer. 

Plusieurs régions du nord de l'Italie étaient toujours touchées dimanche par la vague d'intempéries qui dure depuis environ deux semaines, Venise étant à nouveau concernée par des marées hautes (acqua alta) qui paralysent la cité lacustre. Le Piémont subissait des pluies intenses, la situation la plus critique étant celle de la région d'Alessandria (au sud de Turin) où 200 personnes ont dû être évacuées et 600 sont isolées après le débordement de plusieurs cours d'eau. Une femme était portée disparue, selon les médias.

Une nouvelle "acqua alta" à Venise

La Ligurie voisine était toujours en alerte rouge avec des coulées de boues qui ont entraîné la fermeture de l'autoroute entre Gênes et Vintimille, à la frontière française. Plus au nord, dans le Val d'Aoste, 500 personnes ont également été évacuées après la fermeture de plusieurs axes régionaux en raison d'importants risques d'avalanches.

Dix jours après une série de marées hautes inédite depuis plusieurs décennies, Venise a connu une nouvelle "acqua alta" dimanche matin avec un pic à 130 cm au-dessus du niveau moyen de la mer, loin toutefois des 187 cm historiques (plus haut niveau depuis 1966) du 12 novembre qui avaient dévasté la ville.

"Sauvons Venise des paquebots, du MOSE, du changement climatique et de son maire"

Des images des télévisions montraient des personnes sur la célèbre Place Saint-Marc, point le plus bas de la Cité des Doges, avec de l'eau au-dessus du genou. L'eau avait nettement baissé à la mi-journée. Une manifestation était prévue dans l'après-midi à l'appel du collectif "No Grandi Navi" (Non aux grands navires) pour dénoncer l'inaction des autorités face aux calamités qui menacent ce joyau classé au patrimoine mondial de l'Unesco. "Sauvons Venise des paquebots, du MOSE, du changement climatique et de son maire" est le mot d'ordre de ce rassemblement dont les organisateurs réclament depuis des années l'interdiction pour les navires de croisière de circuler dans la lagune.

 

Les manifestants exigent aussi un moratoire sur le projet MOSE (Moïse en italien, mais ici acronyme de Module expérimental électromécanique), le système anti-inondation toujours en construction. Lancé en 2003 et retardé par des malfaçons et des enquêtes pour corruption, MOSE s'appuie sur 78 digues flottantes qui se relèvent et barrent l'accès à la lagune en cas de montée des eaux de l'Adriatique, jusqu'à trois mètres de hauteur.

De récents tests ont permis d'identifier des vibrations et de la rouille mais, selon le gouvernement, il est "prêt à 93%" et sera achevé au printemps 2021. Les dégâts causés par la grande marée du 12 novembre sont encore difficile à évaluer avec précision mais selon les premières estimations des autorités, citées par les médias, les demandes de dommages et intérêts pourraient atteindre un milliard d'euros.