L'enquête avance, les détails du meurtre sont sordides mais le profil de cette femme de 24 ans, présumée coupable, reste mystérieux. 1:49
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Thibaud Hue , modifié à
Depuis vendredi soir, le 19e arrondissement de Paris est en deuil après la disparition de Lola, 12 ans. L'enquête avance, les détails du meurtre sont sordides mais le profil de cette femme de 24 ans, principale suspecte, reste mystérieux. Europe 1 a échangé avec le logeur de la mère de la principale suspecte, qui nous en apprend plus sur leur contexte familial.

Cinq jours après la découverte du corps de Lola, une jeune collégienne de 12 ans, recroquevillée dans une malle, sans vie, dans le 19e arrondissement de Paris, l’enquête progresse. La principale suspecte, une certaine Dhabia B., qui a reconnu les faits avant de revenir sur ses propos, a été mise en examen et placée en détention à la prison de Fresnes. Elle se trouve à l’isolement afin qu’elle ne puisse pas entrer en contact avec les autres détenus.

Cette jeune femme de 24 ans, décrite comme une sans domicile fixe, née en Algérie en 1998, est entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant mais faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis août dernier.

"J’ai accueilli sa mère chez moi quand elle est arrivée d’Algérie"

Si elle résidait provisoirement chez sa sœur, dans le même immeuble que Lola, Europe 1 est retournée sur les traces de son adolescence, là où elle a grandi en arrivant en France : à Bry-sur-Marne, en région parisienne (Val-de-Marne). Celui qui en sait plus sur la suspecte, c’est l’un des habitants de cette commune qui logeait sa mère il y a quelques années.

Dans un bar, il confie qu’il se souvient de la famille, mais mentionne à plusieurs reprises vouloir garder l’anonymat et ne pas apparaître dans cette affaire. "J’ai accueilli sa mère chez moi quand elle est arrivée d’Algérie. Elle n’avait pas de travail, je lui ai donné un coup de main", explique-t-il. Quelques années plus tard, la mère déménage dans un appartement, quelques rues plus loin, pour accueillir ses trois filles. C’est alors que l’homme rencontre Dhabia B. pour la première fois.

Une adolescente équilibrée et sans histoire

Il l’a décrit comme une lycéenne sans histoire : "Elle était bien, elle était à l’école à un moment donné. Jamais on n’aurait pensé qu’elle ferait un acte pareil, c’est un truc de fou. Jamais je n’aurais mis dans ma tête que c’était elle, jamais !", martèle-t-il.

À l'époque, elle lui semble équilibrée et il ne remarque aucun trouble psychologique apparent. Pour aider sa mère malade, il accompagne Dhabia B. plusieurs fois à l'école. Pendant ces trajets, il se rend compte qu’elle ment beaucoup à sa famille, en particulier sur sa présence en classe. L’homme raconte : "On est allé voir les professeurs et les surveillants. Ils nous ont dit qu’elle s’absentait tout le temps."

Est-ce un tournant pour Dhabia B. ? Sa mère meurt d'un cancer en 2020. Les trois sœurs se retrouvent donc seules, toujours dans leur appartement, près de la gare de Bry-sur-Marne. Parfois les voisins entendent des cris et des coups. "Elles se disputaient", se souvient-il.

Faute de pouvoir payer le loyer, elles sont expulsées du logement. Depuis, l’homme n’a plus reçu de nouvelles de cette femme, aujourd’hui principale suspecte du meurtre de Lola. Après s’être gratté la tête pour réfléchir, il indique qu’il y a quelques mois, Dhabia B. serait repassée à moto dans la ville. Elle lui aurait alors confié habiter près de Bois-Colombes et travailler dans une boulangerie, le plus normalement du monde.