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Gwladys Laffitte , modifié à
Depuis début janvier, au moins 18 commissariats ont été destinataires de différents mails de menaces, parfois sans équivoque. Le ou les expéditeurs, inconnus à ce stade, menacent de s’en prendre aux forces de l’ordre s’ils continuent de procéder à des contrôles de pass sanitaires, jusqu’à parfois évoquer l’utilisation d’armes à feu.

La menace est sans équivoque : "Nous sommes un groupe de plusieurs personnes équipées pour rendre justice (…) sans aucune hésitation, et avec une détermination et une préparation redoutables, nous ouvrirons le feu". Dans l’un de ces mails, reçu par plusieurs commissariats comme celui d’Asnières dans les Hauts-de-Seine, ou de Béziers dans l'Hérault, l’expéditeur s’en prend directement aux forces de l’ordre, dans un message politique.

"Les corps des personnes appliquant la politique du gouvernement tomberont un à un dans les lieux pris pour cible. Ce ne sont pas des corps innocents, ce sont ceux qui violent nos libertés car l'application de la politique liberticide du gouvernement dépend de leur force", peut-on lire dans ce courriel.

Des commissariats de la banlieue parisienne concernés

Des premiers mails ont été reçus par des commissariats de la région parisienne, plus précisément en petite couronne. Neuf villes sont concernées : Asnières-sur-Seine, Aubervilliers, Drancy, Noisy-le-Grand, Pantin, Saint-Ouen, Boissy-Saint-Léger, Créteil et Bobigny. Dès le 3 janvier, Didier Lallement, le préfet de police de Paris, a déposé plainte. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, menée par la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre la personne).

Le 13 janvier, d’autres commissariats ont reçu des menaces similaires, notamment aux Mureaux dans les Yvelines où, là aussi, l’expéditeur menace de s’en prendre physiquement aux policiers qui contrôleraient les pass sanitaires. Au total, selon les informations d’Europe 1, au moins 18 commissariats ont reçu ce type de mails malveillants depuis le début du mois. Les gendarmeries, quant à elles, ne semblent pas être concernées.

L'utilisation d'une adresse mail temporaire et étrangère

Pour Rémi Alonso, secrétaire départemental de l’Hérault du syndicat de police Alliance, ces menaces doivent être prises au sérieux. "N’importe qui arrive à frapper à peu près n’importe où et n’importe quand, même si ça reste parfois des actes isolés quelques fois de personnes déséquilibrées. Il y a eu des consignes qui ont été passées pour que les fonctionnaires de police soient vigilants, notamment aux abords des commissariats", affirme-t-il au micro d'Europe 1. 

Difficile à ce stade de dire qui se cache derrière ces mails, ou même s’ils sont liés. Le ou les expéditeurs souhaite(nt) en tout cas rester anonyme(s) puisque, pour certains commissariats ayant reçu le même mail, l’adresse de l’expéditeur est temporaire, et basée à l’étranger selon les premiers éléments de l’enquête. Il faudra donc que les enquêteurs remontent jusqu’à l’adresse IP pour espérer localiser le rédacteur, qui semble considérer les mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 comme liberticides.

La piste d’un mail généré par un robot et envoyé de manière aléatoire semble pour le moment écartée dans certains cas. Il s’agirait bien d’une personne physique qui cible ses destinataires.