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Alain Acco, édité par R.D. , modifié à
La police parisienne a récemment saisi un stock d'ayahuasca, un breuvage aux effets hallucinogènes utilisé dans le cadre de cérémonies chamaniques, autorisé au Brésil mais interdit en France.
INFO EUROPE 1

Les organisateurs du réseau n’ont pas franchement le profil des trafiquants habituellement interpellés par la brigade des stupéfiants de la police judiciaire parisienne. L’un est un Canadien de 40 ans et l’autre un ancien chef d’entreprise de 72 ans. Leur tort : avoir organisé le trafic d’ayahuasca, la drogue traditionnelle des chamanes des tribus amazoniennes. Un breuvage aux effets hallucinogènes, interdit en France depuis 2007, après le décès d'un touriste français en Amérique du Sud. Selon les informations d’Europe 1, les enquêteurs viennent d’en saisir 40 kilos, sous forme liquide ou solide.

Dénoncés par une lettre anonyme, les trafiquants sont en fait des adeptes du Santo Daime, un culte religieux d'origine amazonienne, reconnu au Brésil, mais qui utilise des produits interdits en France. Des produits dont les effets pourraient presque faire sourire. "Le premier produit s’appelle l’ayahuasca, c’est un dérivé d’une liane amazonienne. Et le deuxième produit, c’est le kambo, et là c’est encore plus pittoresque, puisque c’est un produit secrété par la peau d’une grenouille amazonienne", détaille le commissaire Christophe Descoms, patron de la Brigade des Stups. "Dans les deux cas, ce sont des produits quoi ont des vertus hallucinogènes extrêmement fortes."

Effets secondaires

Le problème, c’est que ces produits ont aussi des effets secondaires. "L’ayahuasca en particulier", précise Christophe Descoms. "C’est un produit qui sert à purifier le corps, mais à le purifier après une intense diarrhée. Donc c’est des produits qui sont utilisés pour vider le corps au point que le corps est tellement affaibli que l’effet hallucinogène devient de plus en plus puissant".

Les deux hommes interpellés ont été été mis en examen pour "trafic de stupéfiants" mais aussi pour "mise en danger de la vie d'autrui", "risque immédiat de mort ou d'infirmité par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence". Car malgré les effets secondaires assez désagréables des drogues, l'enquête a montré que 300 adeptes étaient prêts à payer, régulièrement, 100 à 300 euros, pour se purifier spirituellement dans un gite ou sous une yourte. Au risque d'y laisser la vie.