Selon Bercy, beaucoup de ménages pensent qu'ils n'ont pas le droit à l'indemnité carburant. 1:36
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Noa Moussa, édité par Laura Laplaud
Depuis la mi-janvier, le gouvernement a mis en place un chèque carburant d'une valeur de 100 euros pour aider les Français à faire face à l'inflation. Mais un mois après, seulement la moitié des ménages concernés ont demandé cette indemnité. Comment l'expliquer ? 

Le gouvernement a mis en place l'indemnité carburant d’un montant de 100 euros le 16 janvier dernier. Une aide qui devait s'arrêter fin février mais qui sera finalement prolongée jusqu'à la fin du mois de mars. L'indemnité dont peuvent bénéficier 10 millions de Français n'a pourtant été demandée que par cinq millions d'entre eux. Comment expliquer qu'autant de Français n'en profitent-ils pas ?

Certains ménages pensent qu'ils n'ont pas le droit à l'indemnité

Selon Bercy, beaucoup de ménages pensent qu'ils n'ont pas le droit à cette aide. Pourtant, les services du ministère ont bien adressé une lettre aux 10 millions de foyers éligibles. Plus largement, cette situation illustre un problème profond identifié par l'État : celui du non-recours aux aides.

"Un malaise de ne pas se sentir légitime"

En France, un ayant droit sur trois n'en fait pas la demande. D'après les informations d'Europe 1, seuls 400.000 foyers ont réclamé leur "chèque énergie bois" au début de cette année, sur un total de 2,6 millions de foyers éligibles. Pour Rémi Le Gal, économiste de la protection sociale, l'administration est en partie responsable. "Il y a des défaillances du côté de l'administration, des caisses de Sécurité sociale, qui ne vont pas proposer ces dispositifs. Et puis il y a une peur ou un malaise de ne pas se sentir légitime de demander une prestation sociale."

C'est également le cas pour le RSA : 36% des bénéficiaires ne le demandent pas. Résultat, sur cette allocation, trois milliards d'euros restent dans les caisses de l'État au lieu d'aller dans la poche des Français concernés.