François Devaux
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Margaux Baralon
Les évêques catholiques de France sont réunis à partir de mardi à Lourdes afin d'évoquer notamment un "geste financier" pour les victimes de pédophilie dans l'Église. Mais pour François Devaux, président de l'association La Parole libérée, il faut d'abord attendre les conclusions du rapport Sauvé.
INTERVIEW

Un geste souhaitable, mais un mauvais sens du timing. Voilà en somme ce que pense François Devaux, président de l'association La Parole libérée, des premières annonces de l'Église catholique française au moment où ses évêques sont réunis en assemblée plénière. Ces derniers, tous à Lourdes mardi pour évoquer les actes de pédophilie commis au sein de l'Église, ont en effet lancé l'idée d'un "geste financier" pour les victimes. Une "allocation de reconnaissance" pour tout le monde, y compris lorsque les faits sont prescrits.

"Il faut attendre les résultats de la commission Sauvé"

"Cette indemnité répond à une nécessité", reconnaît François Devaux au micro d'Europe 1. "Les victimes ont besoin d'une indemnisation financière, car elles doivent faire face tout au long de leur vie. Et puis, cela répond aussi à la reconnaissance d'une responsabilité morale, institutionnelle, pour des crimes commis au sein de l'institution et qui ont surtout été, dans bien des cas, dissimulés."

Oui, mais. "C'est prendre un peu les choses à l'envers", nuance pourtant François Devaux. Selon lui, il faut d'abord attendre les résultats de la commission Sauvé, qui enquête sur les affaires de pédophilie dans l'Église depuis 1950. "On pourrait peut-être commencer par entendre ces experts. C'est une manœuvre qui interroge un petit peu sur l'intention fondamentale et la bienveillance d'une telle démarche", estime celui qui craint qu'une fois encore, la souffrance des victimes soit oblitérée.