1:45
  • Copié
Camille Moreau / Crédit photo : THOMAS COEX / AFP
L'instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) des victimes de la pédocriminalité dans l'Église vient de présenter son bilan annuel, deux ans et demi après le rapport Sauvé. Et accompagne aussi les victimes dans des démarches dites "restauratives".

C'était un bilan annuel attendu, deux ans et demi après le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Église. L'instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) des victimes de ces abus sexuels fait savoir ce jeudi que 868 personnes sont suivies et que 570 ont déjà été indemnisées. Au-delà de la réparation matérielle et financière, l'instance accompagne aussi les victimes dans des démarches "restauratives". 

Ce sont ces différentes actions qui aident les victimes à se reconstruire. Demander à l'Église de reconnaître, dans une lettre officielle, qu'elles ont bien été agressées, renouer le dialogue avec le corps ecclésiastique, témoigner publiquement ou encore oser parler de son traumatisme à sa famille.

Un premier pas vers la reconstruction 

Damien, 56 ans, a été abusé par un prêtre lorsqu'il avait 7 ans et a choisi, entre autres, de rencontrer une autre victime de son agresseur. "La rencontre avec une autre personne victime m'a permis de valider le profil du prêtre concerné. Je ne regrette rien, le classeur de ma vie antérieure est fermé". 

Et comme Damien, 187 victimes ont entamé des démarches restauratives en 2023. Un premier pas vers la reconstruction, détaille Jean-François Badin, coordinateur de ces démarches au sein de l'instance. "Les démarches restauratives sont choisies et validées les personnes victimes. Elles sont accompagnées par l'Inirr dans la mise en œuvre et ça contribue à les rendre actrices de cette reconstruction". Et les personnes suivies par l'instance peuvent aussi demander une réparation financière. En 2023, elles ont reçu en moyenne 35 310 euros.