Incidents à Bastia : l'un des trois nationalistes jugés à Paris lance un appel au calme

Depuis le Palais de justice de Paris, l'un des accusés a lancé un appel au calme
Depuis le Palais de justice de Paris, l'un des accusés a lancé un appel au calme © MIGUEL MEDINA / AFP
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avec AFP , modifié à
L'un des trois nationalistes corses jugés à Paris pour un attentat a appelé la jeunesse corse au calme.

 

Mise à jour :

La cour d'assises spéciale de Paris a condamné jeudi Nicolas Battini à huit ans de prison et Stéphane Tomasini à cinq ans de prison. Le troisième homme, Joseph-Marie Verdi, petit-fils de l'ancien dirigeant indépendantiste Charles Pieri, actuellement en fuite et sous le coup d'un mandat d'arrêt, a lui été condamné à six ans de prison "par défaut".

Nicolas Battini, l'un des trois nationalistes corses jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour un attentat commis en 2012 à Corte, a appelé jeudi la jeunesse corse "au calme et à la retenue", au lendemain d'échauffourées à Bastia.

"J'appelle officiellement au calme et à la retenue". Quatre membres des forces de sécurité ont été blessés mercredi soir à Bastia lors d'incidents avec plusieurs dizaines de jeunes nationalistes corses qui dénonçaient le réquisitoire du ministère public. Ce dernier a réclamé de 6 à 8 ans de prison contre les trois accusés. Appelé jeudi matin à prendre une dernière fois la parole avant que la cour d'assises spéciale de Paris ne se retire pour délibérer, Nicolas Battini, contre lequel 8 ans de prison ont été requis, a lu à l'audience un texte appelant à l'apaisement. 

"Je comprends les sentiments de révolte qui animent une grande partie de la jeunesse de mon pays. Je saisis l'atteinte dont elle estime être victime à chaque fois que sont condamnés d'autres enfants du peuple corse pour leur engagement politique. En cela, je me refuse à condamner qui que ce soit", a déclaré l'accusé. "Néanmoins, convaincu que je suis de la nécessité d'une paix définitive, j'appelle officiellement au calme et à la retenue", a-t-il ajouté. 

Accusés d'avoir commis un attentant devant la justice parisienne. Nicolas Battini avait prévenu dès l'ouverture du procès qu'il refuserait de répondre aux questions de la cour sur les faits et avait lu un texte dans lequel il affirmait assumer ses "responsabilités et les conséquences de ses actes". Un autre des accusés, Stéphane Tomasini, qui comparaissait libre à l'audience et contre lequel 6 ans de prison a été requis, a proclamé une dernière fois son innocence. "J'ai déjà passé trois ans en détention provisoire et je n'ai qu'un seul souhait : retrouver ma vie, ma terre et pouvoir me reconstruire un avenir", a-t-il déclaré.

Le dernier accusé Joseph-Marie Verdi, petit-fils de l'ancien dirigeant du FLNC Charles Pieri, actuellement en fuite et sous le coup d'un mandat d'arrêt, a été jugé "par défaut". Une peine de six ans a été réclamée à son encontre. La justice reproche aux jeunes hommes, âgés de 22 à 24 ans, d'avoir participé à un attentat à la voiture bélier le 1er avril 2012 contre la sous-préfecture de Corte. Ce jour-là, une voiture avait défoncé la grille et pénétré dans la cour. Elle avait été incendiée et un engin explosif, qui n'avait pas fonctionné, avait été retrouvé.