Incendies de forêt : deux ministres appellent à la responsabilité et à la vigilance

feux interdits incendie
La campagne de prévention lancée mercredi est plus particulièrement ciblée sur le sud de la France. © Pascal GUYOT / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
En déplacement dans l'Hérault, les ministres de la Transition écologique et de l'Intérieur ont alerté mercredi sur les risques particulièrement élevés de feux de forêts cette année.

Les ministres de la Transition écologique François de Rugy et de l'Intérieur Christophe Castaner ont lancé mercredi à Celles, dans l'Hérault, la campagne nationale de prévention au risque d'incendie de forêt en appelant à la "responsabilité" et la "vigilance".

Sept bons comportements à adopter

"90% des incendies sont d'origine criminelle… humaine", a rappelé Christophe Castaner devant la presse. "L'essentiel des feux peuvent être empêchés par de bons comportements… Un mégot de cigarette, ce peut être 1.000 hectares de forêt emportés, ce peut être des maisons et des vies menacées", a poursuivi le ministre de l'Intérieur, qui a réclamé "la plus grande fermeté" face aux pyromanes.

La campagne de prévention lancée mercredi et plus particulièrement ciblée sur le sud de la France - 32 départements et cinq régions (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Corse) - met en avant sept bons comportements à adopter pour ne pas déclencher de feux de forêt.

"Des inquiétudes pour la saison estivale"

"Les incendies sont un des risques très importants pour l'environnement, notamment dans le sud de la France", a souligné François de Rugy après avoir assisté à une démonstration combinée aéro-terrestre de lutte contre le feu sur les bords du lac du Salagou. "Parmi l'adaptation au dérèglement climatique, il y a le risque incendie qui devient plus important dans un plus grand nombre de territoires en France, le risque remonte vers le Nord, les périodes de risque s'allongent - aujourd'hui, on est sur une période de trois mois de risque maximal mais on pense que cela peut s'étendre jusqu'à six mois", a-t-il poursuivi. "Le printemps marque déjà un déficit hydrique, donc nous avons des inquiétudes pour la saison estivale", a renchéri Christophe Castaner.

"Nous avons sur des risques identiques jusqu'à six fois moins de dégâts et d'hectares brûlés par les incendies que dans d'autres pays européens", a souligné le ministre de l'Intérieur, espérant que la spécificité française du volontariat chez les pompiers pourrait être conservée malgré une directive européenne qui pourrait menacer ce statut particulier.

La campagne feux de forêts 2018 s'est déroulée dans un contexte très différent de la précédente : 5.124 hectares de végétation ont été parcourus par les feux, contre 24.500 hectares en 2017. En 2018, aucun incendie de plus de 100 hectares n'est survenu pendant la saison estivale (juillet et août). En 2018, la réserve en eau des sols était nettement supérieure à la normale, la sécheresse moins importante que l'année précédente et les épisodes venteux ont été beaucoup moins nombreux que d'habitude.