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Invité d'Europe 1, Pascal Grosdoigt​, opérateur dans le domaine de la viande sur la métropole rouennaise, assure que les élevages ne doivent pas être sources de crainte. 

Quelque 1.800 agriculteurs ont été impactés par les suies dégagées par l'incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen. Parmi eux : des producteurs de lait ou d’œufs, qui vont devoir perdre une partie de leur marchandise. Qu'en sera-t-il des éleveurs ? Pascal Grosdoigt​ est opérateur dans le domaine de la viande sur la métropole rouennaise. C'est lui qui a dû annoncer aux éleveurs de la région, ces derniers jours, qu'ils devraient attendre avant de laisser partir leurs bêtes à l'abattoir. Par précaution, en effet, leur commercialisation est suspendue. Mais cela ne devrait pas durer.

 

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"Les animaux ne sont soumis à aucune consignation, ils seront collectés et commercialisés. Mardi soir, c'est ce que j'avais comme information", indique Pascal Grosdoigt au micro d'Europe 1, citant un communiqué de la chambre de l'Agriculture. Pascal Grosdoigt tient au passage à "saluer les agriculteurs". "Ils ont fait preuve de sang froid et de professionnalisme. Ceux à qui on a annoncé que l'on ne prendrait pas leur bête avaient déjà rentré les animaux. Il y avait vraiment le sens des responsabilités", témoigne le professionnel. "Certains pas très au fait de l'actu étaient un peu sous le choc", reconnaît-il toutefois. "À partir du moment où ils pressentent que le revenu quotidien ne va pas arriver dans les mêmes conditions, ça pose des inquiétudes", poursuit-il.

"La crainte, c'est de savoir ce que nous avons respiré et ce qu'il y a sur les sols"

Pascal Grosdoigt​ veut aujourd'hui faire de la pédagogie et rassurer : la future viande produite dans la région ne doit pas être une source d'inquiétude pour le consommateur. "On est depuis jeudi sous un grand niveau de tension et de crainte. La crainte, c'est de savoir ce que nous avons respiré et ce qu'il y a sur les sols. Il ne faut pas qu'on rajoute de la crainte". Selon lui, c'est important pour ne pas entraîner de mouvement de panique. Mais aussi pour ne pas dévaloriser un peu plus l'image des agriculteurs.

"Le produit carné est un produit extrêmement chahuté aujourd'hui, les éleveurs sont extrêmement chahutés", rappelle-t-il. Et d'enchaîner : "La question du niveau de qualité et du bon prix de rémunération est une question majeure. Alors j'espère que l'on ne traînera pas pour rémunérer nos agriculteurs".