Immeubles en péril à Marseille : les hôteliers cherchent à récupérer les chambres qu'ils louent aux personnes évacuées

Marseille rue d'Aubagne crédit : Nathalie Chevance / Europe 1 - 1280 1:29
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Nathalie Chevance, édité par Marthe Ronteix
Six mois après l'effondrement de deux immeubles qui a fait huit morts à Marseille, 650 personnes évacuées attendent toujours d'être durablement relogées. Et à l'approche de la saison estivale, les hôteliers cherchent à récupérer les chambres qu'elles occupent.
REPORTAGE

Six mois après l'effondrement mortel de deux immeubles rue d’Aubagne à Marseille, qui a fait huit morts, 650 personnes sont encore logées à l’hôtel parce que leur logement est frappé d’un arrêté de péril imminent. Une solution temporaire en attendant de trouver un nouveau toit pour tous ces sinistrés. Mais avec la saison touristique qui arrive, la trentaine d’hôteliers toujours mobilisés aimerait bien pouvoir récupérer les chambres occupées par les personnes évacuées.

Des chambres louées à des tarifs trop bas pour la saison touristique

A deux pas de la rue d'Aubagne, Valérie, propriétaire d'un petit hôtel indépendant, a accueilli pendant plusieurs semaines jusqu'à cinq familles délogées à des tarifs préférentiels. Mais aujourd'hui, cette commerçante affirme qu'elle ne peut plus se le permettre économiquement. Elle n'a que dix chambres et la haute saison touristique se profile.

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"J'ai cinq chambres qui sont indisponibles pendant six semaines", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Des tarifs qu'on pouvait appliquer en hiver, de l'ordre de 60-65 euros, on ne peut plus les appliquer en été quand on a des chambres qui se vendraient autour de 100 euros. Ce n'est pas possible parce que c'est le moment où on fait notre saison. Ce n'est pas une situation durable."

"On avait l'impression de gêner", confie une évacuée

Myriam, délogée avec ses trois enfants, comprend parfaitement cette nécessité des hôteliers. Elle a dû changer deux fois d'hôtel en trois mois et plus le temps passe, plus les relations avec les propriétaires se tendent. "Début avril, on a commencé à sentir que les hôteliers voulaient évacuer parce que c'est la saison estivale", confie la mère de famille.

"Il y a des congrès, des touristes, ils ont besoin des chambres. On avait l'impression de gêner parce que les hôtels ne sont pas faits pour accueillir des évacués. C'est à la mairie de s'occuper de nous et pas aux hôteliers", poursuit-elle. La municipalité de Marseille envisage de son côté d'activer un dispositif de centre d'hébergement d'urgence pour permettre aux hôteliers de récupérer certaines chambres pendant la saison touristique.