Immeubles effondrés à Marseille : 500 relogés sur les 2.000 personnes évacuées

Huit personnes sont mortes dans l'effondrement des immeubles.
Huit personnes sont mortes dans l'effondrement des immeubles. © Nathalie Chevance / Europe 1
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avec AFP
"La situation reste préoccupante et appelle la mobilisation de tous", a déclaré lundi le ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie. 

Deux mois après l'effondrement de plusieurs immeubles au coeur de Marseille, qui avait fait huit morts, la situation reste "préoccupante", a admis lundi le ministre du Logement en visite dans la ville, où 500 personnes seulement ont été relogées sur les quelque 2.000 évacuées depuis le drame.

"La situation reste préoccupante et appelle la mobilisation de tous", a insisté Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, à Marseille, après avoir rencontré une habitante qui s'apprête à prendre possession du petit 16m2 qui lui a été attribué, rue de la République, dans le centre-ville. Cette dame d'une soixantaine d'années a été évacuée de son logement dans le XIVe arrondissement. Loin de la rue d'Aubagne, là où deux immeubles se sont effondrés le 5 novembre, à Noailles, à quelques encablures du Vieux Port, provoquant l'une des plus graves crises traversées par le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, en 23 ans de mandat.

Plus de 1.400 personnes sont hébergées de façon temporaire. Au total, depuis ce drame, 147 arrêtés de péril grave ou imminent ont été pris par la municipalité, et 230 immeubles insalubres ou dangereux ont été évacués à travers la ville, par précaution, a souligné Jean-Claude Gaudin lundi matin, lors de ses vœux à la presse. Et ce sont 1.973 personnes qui ont été évacuées de leurs domiciles, aux alentours de la rue d'Aubagne ou ailleurs, a précisé l'ancien ministre et sénateur, soulignant que 1.371 avaient été hébergées aux frais de la municipalité, dans le cadre d'un plan d'action qui a déjà coûté 14 millions d'euros à la ville.

Côté relogement, à peine plus de 500 personnes ont cependant retrouvé un logement fixe à ce jour : 399 qui ont pu regagner leurs logements d'origine, dans 68 immeubles désormais sécurisés, et 129 qui ont signé des baux ou des conventions d'occupation. Ce sont donc encore plus de 1.400 personnes qui sont hébergées de façon temporaire, dans des hôtels ou des foyers.

75 appartements débloqués près du Vieux-Port. Le nombre de personnes relogées devrait cependant augmenter grâce aux 75 appartements tout récemment débloqués rue de la République, une artère proche du Vieux-Port, selon des chiffres annoncés par Julien Denormandie lundi après-midi. "Cela peut paraître une goutte d'eau, mais c'est un premier pas", a plaidé le ministre, insistant sur la nécessité de mobiliser les bailleurs sociaux et les propriétaires privés, "si on veut aller vite". Certes, les réquisitions ne sont pas écartées : "Mais une réquisition, en droit français, ça peut prendre beaucoup de temps", a-t-il averti, en soulignant l'urgence de la situation.

Présente aux côtés du ministre, comme l'adjointe au Logement à la mairie de Marseille, Arlette Fructus, la sénatrice socialiste Samia Ghali, ex-maire de secteur dans la cité phocéenne, a dénoncé le manque d'implication de la ville et de la métropole Aix-Marseille-Provence, dirigée par Martine Vassal (LR), pour trouver des logements aux sinistrés: "Et pourtant il y a 1.100 logements vacants sur la seule rue de la République, et 33.000 dans Marseille", a-t-elle accusé.