Grève des conducteurs de camions de carburant, très suivie en Île-de-France

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Huit dépôts de carburant sur neuf étaient occupés vendredi par des conducteurs grévistes (Image d'illustration) © STEPHAN AGOSTINI / AFP
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avec AFP , modifié à
Une moyenne de "70% de grévistes" a été observée en région parisienne. Des "blocages" ont eut lieu dans plusieurs dépôts de l'Ouest.

Une majorité des conducteurs de matières dangereuses (carburant, gaz, produits chimiques…) est en grève vendredi en Île-de-France et dans plusieurs dépôts de l'Ouest, selon la CGT qui a appelé à un mouvement illimité pour améliorer les conditions de travail de la profession.

"70% de grévistes en région parisienne". En Île-de-France, le mouvement ne s'accompagnait d'aucun blocage ou barrage en début de matinée, d'après la CGT, dont les militants s'étaient déployés dans la nuit aux entrées des différents dépôts de carburant franciliens pour "convaincre" les salariés de cesser le travail. Au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), une vingtaine de militants CGT ont tenté de bloquer vers 5h30 l'accès, mais ont été repoussés par les forces de l'ordre, selon la police. 

La fédération CGT-Transports fait état d'une moyenne de "70% de grévistes en région parisienne" avec des grévistes dans huit dépôts de carburants sur neuf. "Seul le dépôt de Grigny fonctionne normalement", selon Fabrice Michaud, secrétaire fédéral à la CGT-Transports.

Des difficultés d'approvisionnement ? Si cette grève, déclenchée en plein week-end de l'Ascension persiste, elle pourrait entraîner des difficultés d'approvisionnement car les stations essence qui ont une autonomie de trois jours, selon la CGT. "Demain, on remet le couvert", a déjà prévenu le porte-parole de la fédération CGT.

Des grèves dans l'Ouest. En région, les sites de Donges (Loire-Atlantique) et Lorient (Morbihan) étaient "bloqués" en milieu de matinée, et des "non-syndiqués" prenaient part à la grève, selon Erwan Praud (CGT), qui souligne que "beaucoup de camions ont essayé de venir sur les sites, mais par solidarité ils ne rentrent pas". À La Rochelle, "on informe les conducteurs à leur arrivée, l'activité est arrêtée" également, selon un autre délégué CGT.

Une meilleure reconnaissance de leur spécificité. La CGT exige une meilleure prise en compte, au sein de la convention collective du transport routier, des "spécificités" propres aux matières dangereuses. Parmi ses revendications : une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l'heure et un treizième mois.

Un conducteur "transportant 38.000 litres de carburant ou 24 tonnes d'acide est payé 9,73 euros de l'heure", alors qu'il doit obligatoirement "être titulaire de certificats spécifiques obtenus après des examens" devant être renouvelés "tous les cinq ans", rappelait récemment la CGT dans un tract.