«Il y en a marre» : à Grenoble, habitants et commerçants crient leur ras-le-bol face aux fusillades
Face à la multiplication des fusillades ces derniers mois autour de la place Saint-Bruno à Grenoble, habitants et commerçants ont manifesté leur ras-le-bol ce samedi. Tous appellent de leur vœu à mieux lutter contre les trafics et pour retrouver un environnement apaisé.
Le ras-le-bol face aux fusillades à répétition. Ce samedi à Grenoble, un rassemblement a réuni plus de 250 habitants, des parents d'élèves, des commerçants, réunis dans le parc pour enfants situé à quelques pas de la place Saint-Bruno. Un endroit connu pour être un point de deal très lucratif en plein centre-ville et où les échanges de tirs sont nombreux. Alors, face à une situation qui se dégrade de jour en jour, les habitants se mobilisent pour alerter et interpeller les pouvoirs publics.
Son fils sur ses épaules et un drapeau blanc à la main, Fabien est très inquiet pour l'avenir de ses deux enfants, âgés d'un an et de quatre ans. "On a déjà eu des alertes à la crèche où ils nous ont dits : 'N'amenez pas les enfants. Le quartier est bouclé, ça craint'", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On se pose la question si on doit rester ou bouger", poursuit-il.
De commerçants qui se sentent abandonnés
Dans le parc, de nombreux commerçants sont aussi venus, désemparés face à ce trafic de drogue qui fait fuir leur clientèle. Il y en a marre d'entendre des coups de feu, de voir nos clients arriver en catastrophe en ayant entendu des coups de feu. Les clients ont peur. Aujourd'hui, il y a des gens qui ne sont pas venus tout simplement parce qu'ils ont peur des représailles", estime Lionel, buraliste du quartier.
Les commerçants et les habitants se sentent abandonnés. La place est devenue une zone de non-droit, explique le porte-parole du collectif citoyen du quartier, qui interpelle les pouvoirs publics. "Lorsqu'on se déplace auprès des commerçants, ils disent clairement que depuis deux mandats d'Eric Piolle, ils n'ont vu aucun élu. Mais on espère qu'ils vont réagir vite", alerte-t-il au micro d'Europe 1.
Récemment, plusieurs établissements scolaires situés à proximité de cette place ont pris des mesures pour assurer la sécurité des enfants , notamment en évitant de leur faire traverser cette place occupée par les dealers.