Le gouvernement dévoile un plan pour l'accueil des migrants

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CB avec AFP , modifié à
Le gouvernement a dévoilé mercredi un plan "ambitieux" pour l'accueil des migrants, prévoyant la création de 10.500 places d'hébergement supplémentaires mais aussi un volet de lutte contre l'immigration irrégulière.

Le gouvernement a dévoilé mercredi son plan pour répondre "à la crise des migrants". Ce plan sur la prise en charge des migrants en France prévoit la création de 10.500 places d'hébergement supplémentaires, mais aussi un volet de lutte contre l'immigration irrégulière. Le gouvernement va notamment créer 4.000 places d'hébergement supplémentaires pour les demandeurs d'asile d'ici courant 2016, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à l'issue du conseil des ministres. Le plan prévoit également de créer 5.000 places pour les réfugiés et 1.500 places d'hébergement d'urgence pour les migrants vivant dans des campements, a ajouté sa collègue du Logement Sylvia Pinel.

"Une réponse durable". "La gravité de la crise nécessite d'adapter sans attendre nos moyens en France", a ajouté le ministre de l'Intérieur, qui a parlé de "réponses concrètes, ambitieuses et réalistes". Ce n'est "pas un plan qui viserait à répondre à une urgence dictée par l'actualité récente, mais qui a ambition d'apporter une réponse durable à des dysfonctionnements anciens", a-t-il toutefois assuré. "L'effort que nous avons fait depuis 2012 est très exceptionnel", a souligné Bernard Cazeneuve.

"Une nouvelle tranche de 4.000 places d'hébergement" pour les demandeurs d'asile. Le ministre a précisé que 4.000 places avaient été créées en centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada) et que 4.200 de plus étaient déjà prévues. "Le plan va encore au-delà en créant une nouvelle tranche de 4.000 places d'hébergement de demandeurs d'asile qui pourraient voir le jour au plus tard au début de l'année 2016", a-t-il affirmé. Li'dée de ces 4.000 places pour les dmandeurs d'asile est de fluidifier la situation actuelle en traitant chaque cas plus rapidement.

Des logements pour les réfugiés politiques. Par ailleurs, 5.000 places seront allouées aux réfugiés politiques une fois que la demande d'asile a été acceptée. Là, c'est le ministre du Logement qui les mettra à disposition. Il s'agira principalement des logements vacants du parc social. En ce qui concerne les réfugiés, "il est indispensable d'accroître nos capacités d'accueil pour ces personnes que la France a choisi de protéger" et les 5.000 places seront trouvées "dans des zones qui ne sont pas en tension dans le parc immobilier", a ainsi détaillé Sylvia Pinel.

Éviter les campements de misère de migrants. L'autre volet concerne la "mise à l'abris" des migrants. 1.500 places d'hébergement d'urgence vont être créées dans les trois prochains mois, pour "éviter que ne se constituent des campements de misère" comme à Calais ou à Paris, a expliqué Sylvia Pinel.

Lutter contre l'immigration irrégulière. Mais "ce plan vise également à être très efficace en matière d'immigration irrégulière", ce qui signifie "éloigner davantage ceux qui relèvent de l'immigration irrégulière", a ajouté Bernard Cazeneuve. "Il va falloir une mobilisation de nos forces, de nos préfets pour interpeller davantage, faire des procédures et placer ceux qui doivent l'être en rétention", a-t-il insisté.

"Les places de rétention dont nous disposons doivent être utilisées à plein. Il n'y a pas de tabou parce qu'il n'y a pas de politique d'asile soutenable, de politique d'accueil à la hauteur de nos ambitions et de nos valeurs si nous ne reconduisons pas dans le même temps ceux qui ne peuvent rester sur le territoire parce qu'ils relèvent de l'immigration économique irrégulière", a-t-il dit.

En résumé, la France va donc jouer son rôle dans l’accueil des migrants qui quittent leur pays pour des raisons politiques. Mais le ministre de l'Intérieur insiste aussi sur l'éloignement, c'est-à-dire la reconduite dans leur pays d'origine des migrants en situation irrégulière. Une politique assumée puisque 13% de migrants en plus ont été reconduits à la frontière en 2012.