Grève SNCF : "Un conflit comme celui-là ne va pas s'arrêter en deux ou trois jours"

Pour le spécialiste, "il va ainsi être difficile d'annoncer des choses concrètes avant la fin mai". 1:14
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Gilles Dansart, spécialiste des transports et directeur de Mobilettre, estime mardi sur Europe 1 que la sortie de crise à la SNCF sera délicate.
INTERVIEW

Des rendez-vous à la chaîne à Matignon mais pas d'avancée majeure. Pour la première fois depuis le début du conflit à la SNCF, le Premier ministre a reçu lundi les syndicats de cheminots. Pour la plupart, ils sont ressortis de Matignon frustrés et déterminés à poursuivre la grève. "Un conflit comme celui-là ne va pas s'arrêter en deux ou trois jours", décrypte mardi sur Europe 1 Gilles Dansart, spécialiste des transports et directeur de Mobilettre.

Un calendrier compliqué. Selon lui, la sortie de crise sera d'autant plus difficile à trouver prochainement que l'agenda du mois de mai ne facilite pas les choses. Car le 23 mai, la France a rendez-vous avec l'Europe pour sortir de la catégorie des pays en situation de "déséquilibres excessifs". Pour le spécialiste, "il va ainsi être difficile d'annoncer des choses concrètes avant cette date". Par ailleurs, le Sénat a pris quinze jours de vacances. "L'examen du projet de loi au Sénat ne va commencer qu'à la fin du mois de mai. Tout ça va compliquer la sortie de crise", estime-t-il. "On va sans doute connaître un mois de mai assez perturbé avant que le Sénat ne vote le projet de loi à la fin du mois."

Une marge de manœuvre limitée. Pour espérer une fin de conflit, le Premier ministre s'est dit prêt, selon la CFDT, à ouvrir les discussions, mais sa marge de manœuvre reste relativement faible. "On va demander aux sénateurs d'intégrer des amendements qui amadoueront les syndicats les plus réformistes, CFDT et Unsa, sur deux éléments, les conditions de l'ouverture à la concurrence des cheminots et l'équation économique, la dette et la subvention de l'Etat aux infrastructures", estime Gilles Dansart.