"Grève générale" : Rungis, aéroport de Nantes, université de Bordeaux... De premiers blocages constatés

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Les accès à l'aéroport de Nantes ont été bloqués dans la matinée par des manifestants. © SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP
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avec AFP , modifié à
La CGT organise ce mardi une "grève nationale de 24 heures" et des manifestations pour réclamer hausse des salaires et justice fiscale, avec à ses côtés Solidaires, des syndicats FO, la France insoumise, mais aussi des "gilets jaunes".

Début de convergence ? La CGT organise ce mardi une "grève nationale de 24 heures" et des manifestations pour réclamer hausse des salaires et justice fiscale, avec à ses côtés Solidaires, des syndicats FO, la France insoumise, mais aussi des "gilets jaunes". "Il y a une trentaine de départements où il y aura des défilés jaunes et rouges", a assuré dimanche Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

Les premiers blocages ont commencé dans la matinée

Une porte de Rungis bloquée. Le mouvement a débuté dans la nuit de lundi à mardi au marché international de Rungis, en région parisienne. Quelque 200 à 300 "gilets jaunes" et manifestants munis de drapeaux de la CGT ont bloqué dans le calme l'une des quatre entrées du marché.

Aéroport de Nantes et péage de Toulouse fermés. Les accès à l'aéroport de Nantes, en Loire-Atlantique, ou encore le péage de Toulouse nord sur l'A62 ont aussi été bloqués dans la matinée. Il y avait convergence aussi en Normandie, où la circulation était perturbée par plusieurs manifestations CGT et "gilets jaunes" sur des ronds-points ou sur des routes à Saint-Etienne-du-Rouvray, Rouen, Le Havre, Gonfreville-L'Orcher ou Neuville-les-Dieppe, selon la police.

L'université de Bordeaux-Montaigne inaccessible. Pour les organisations de jeunesse, comme l'Unef, l'UNL ou la Jeunesse ouvrière, le gouvernement "n'écoute pas les jeunes" dans le cadre du grand débat. Elles rappellent leur opposition à la réforme du lycée qui "renforce plus que jamais les inégalités scolaire sur le territoire" et à l'augmentation des frais d'inscription des étudiants étrangers hors UE à l'université. Dans la matinée, l'université de Bordeaux-Montaigne était bloquée par des étudiants, notamment de Solidaires.

160 manifestations prévues mardi. Au total, plus de 160 manifestations sont prévues et des préavis de grève ont été déposés, notamment dans la fonction publique (DGCCRF), à la RATP, à la SNCF ou Radio France (France Inter, France Info). Outre les revendications sociales, certains viendront pour défendre "la liberté de manifester". Un défilé aura notamment lieu à Paris à partir de 14 heures, de l'Hôtel de Ville jusqu'à la place de la Concorde. La CGT prévoit d'ores et déjà une nouvelle journée nationale à la mi-mars.

Transports et services publics perturbés

Quatre stations du métro parisien fermées. Des préavis de grève ont aussi été déposés à la SNCF et à la RATP, la CGT Cheminots ayant appelé à débuter le mouvement lundi soir dès 20 heures jusqu'à mercredi 7h55. À Paris, la RATP a annoncé sur son site la fermeture de quatre stations de métro : Hôtel de Ville, Champs Elysées Clémenceau, Franklin D.Roosevelt, et Miromesnil, mais prévoit un "trafic normal sur l'ensemble du réseau" dans la capitale et en région parisienne.

En revanche, la circulation sera perturbée sur le réseau SNCF. Des Intercités sont notamment supprimés entre Bordeaux et Marseille, Clermont et Béziers, Paris et Toulouse, ou encore Paris et Rodez (le réseau Thalys fonctionne, lui, parfaitement). Le détail des perturbations est disponible sur le site de la SNCF.

Transports perturbés à Nice et Clermont-Ferrand. En régions, la mairie de Nice a prévu "une forte perturbation des transports publics", et annonce en conséquence la gratuité du stationnement sur voirie. À Clermont-Ferrand, selon France 3, la mobilisation sera suivie par les agents du réseau de transport en commun T2C de la ville, et le trafic sera donc "très perturbé". En Loire-Atlantique, la CGT appelle à bloquer la zone aéroportuaire de Nantes dès quatre heures du matin, rapporte France Bleu Loire Océan.

Des préavis de grève ont également été déposés dans la fonction publique, notamment dans l'éducation et les hôpitaux. 

"Gilets jaunes" et syndicats se tendent la main

"Gilets jaunes" et syndicats se tendent la main ? En novembre, le numéro un de la CGT avait refusé tout lien avec les "gilets jaunes" cause de son discours anti-fiscal et craignant des risques de récupération par l'extrême droite. Il a rapidement révisé son discours, lorsque les revendications des "gilets jaunes" se sont élargies, avec des demandes de hausse du Smic, de "justice fiscale" ou de davantage de services publics. "Je suis intéressé par le mouvement des 'gilets jaunes' quand il porte des revendications que nous portons depuis longtemps, des revendications sociales. Je suis moins fasciné par une minorité qui porte autre chose", a résumé Philippe Martinez mardi matin sur Europe 1.

"Au début, il y a eu de la méfiance de part et d'autre. Petit à petit, la convergence se fait", s'est réjouie auprès de l'AFP Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac, également de la partie, de même que Solidaires, le NPA, le PCF, la France insoumise. Ces derniers jours, des personnes se revendiquant des "gilets jaunes" ont multiplié sur Twitter des appels à rejoindre l'initiative de la CGT, de même qu'Eric Drouet, l'une des figures du mouvement.

Quid de Force ouvrière ? La question de leur affluence ce mardi reste toutefois ouverte, car jusqu'à présent, en dehors de quelques très rares initiatives communes, notamment à Toulouse ou à Paris, les convergences ont tourné court. Des syndicats de Force ouvrière sont aussi attendus, même si leur confédération n'a pas appelé à rejoindre le mouvement, occupée à mener toute cette semaine une mobilisation parallèle dans la fonction publique pour réclamer une hausse des salaires et défendre le service public. Hésitant à rejoindre le mouvement, la CFDT s'est finalement désistée. "Il y avait potentiellement une liste à la Prévert et forcément une grève, ce n'était pas notre objectif", a expliqué Laurent Berger (CFDT), qui préfère participer au grand débat proposé par l'exécutif, ce que la CGT et Solidaires refusent, le jugeant "biaisé".