Grève des enseignants des lycées de "REP", qui se sentent "oubliés"

260 lycées sont dans le réseau d'éducation prioritaire en France.
260 lycées sont dans le réseau d'éducation prioritaire en France. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
La réforme de l'éducation prioritaire menée sous le quinquennat de François Hollande n'a été appliquée que dans les écoles et les collèges. Les lycées réclament leur part.

Les enseignants de lycées en zone prioritaire appellent à la grève jeudi pour réclamer le maintien, dans la durée, des moyens supplémentaires dont ils bénéficient, estimant qu'ils sont "les grands oubliés" de la réforme de l'éducation prioritaire de 2014.

Plus de moyens. "Nous voulons un 'label' qui incite les profs à rester dans ces établissements" grâce à des primes et des points de bonification pour leur carrière, et "des moyens permettant de maintenir des effectifs limités par classe", a expliqué un enseignant du lycée Joliot-Curie de Nanterre. 

Une réforme excluant les lycées. L'éducation prioritaire, créée il y a plus de 30 ans par Alain Savary, a été réformée sous le mandat de François Hollande et les modifications sont entrées en vigueur en 2014 et 2015. Les labels Eclair et RRS ont cédé la place aux labels REP (réseau d'éducation prioritaire) et REP+ (pour les établissements les plus difficiles). Le label ZEP, toujours usité dans le langage courant, n'existe plus depuis longtemps. Mais cette réforme n'a concerné que les écoles et les collèges, la ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem expliquant début 2016 qu'elle avait voulu cibler "l'enseignement obligatoire" (jusqu'à 16 ans), "à savoir l'école et le collège".

260 lycées concernés. Les lycées appartenant à l'éducation prioritaire "ont été oubliés", selon les enseignants, soutenus par plusieurs syndicats dont la CGT-Éducation, SUD-Éducation, la FSU et FO. Ces lycées sont des établissements qui étaient classés RRS ou Eclair (des sigles qui n'existent plus en théorie) ou en "zones sensibles", soit quelque 260 lycées sur tout le territoire, mais nombreux en banlieue parisienne et dans l'académie d'Aix-Marseille, deux régions particulièrement mobilisées.

Dans les lycées "au prochain quinquennat". Face à la montée des protestations au cours des derniers mois, la ministre a maintenu une large partie des moyens. Mais le personnel mobilisé réclame une pérennisation de ces moyens. "Nous connaîtrons en janvier prochain les moyens dont nous disposerons à la rentrée 2017. Mais nous ne pouvons pas travailler ainsi, en nous demandant chaque année ce qu'il en sera l'année suivante", déclare l'enseignant du lycée Joliot-Curie. Mardi, devant les députés, Najat Vallaud-Belkacem avait déclaré que la réforme de l'éducation prioritaire serait étendue aux lycées "lors du prochain quinquennat que nous effectuerons". Les moyens dédiés à ces établissements "seront entièrement maintenus à la rentrée prochaine", avait-elle rappelé.