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avec AFP
Les routiers mènent samedi des actions de blocage sur plusieurs grands axes pour protester contre la hausse de leurs taxes sur le gazole. Des perturbations sont en cours en Île-de-France, mais aussi en Auvergne-Rhône-Alpes, à Toulouse et dans l'Est. 

Des routiers menaient samedi des actions de blocage sur plusieurs grands axes à travers la France, provoquant bouchons et perturbations, pour protester contre la hausse de leurs taxes sur le gazole, prévue par le gouvernement.

Des barrages filtrants et opérations escargots mis en place tôt ce matin devraient être levés en début d'après-midi, les autres dureront jusqu'à la fin de journée et cesseront dès la nuit tombée "pour ne prendre aucun risque pour la sécurité", a déclaré Jean-Marc Rivera, délégué général de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) qui appelle aux blocages. Quinze points de blocage étaient prévus principalement sur des routes à forte circulation de poids lourds étrangers, avec d'importantes perturbations notamment en Ile-de-France, sur l'autoroute A7 en Rhône-Alpes, dans la région Occitanie sur l'autoroute A75, dans l'Aveyron et autour de l'agglomération toulousaine.

Quatre voies bloquées sur l'A4

Les routiers de l'OTRE protestent contre une hausse de 2 centimes de leurs taxes sur le gazole dans le projet de loi de finances pour 2020. Ils s'estiment ainsi désavantagés comparé à leurs concurrents étrangers qui ne contribuent pas à l'entretien des infrastructures routières en France, ni ne respectent la réglementation européenne de cabotage. "On arrête principalement des camions étrangers, bulgares, tchèques, lituaniens, polonais... On les immobilise 20 minutes et on les laisse repartir", a déclaré à l'AFP Philippe Bonneau, secrétaire général de l'OTRE, de Oissel, en Seine-Maritime, où 70 à 100 camions bloquent partiellement un rond-point. "On est comme les agriculteurs, on nous fait toujours passer pour les méchants, ça suffit. On est bien conscient qu'il y a un enjeu environnemental et on a proposé un certain nombre d'idées à ce niveau-là", affirme-t-il.

En Île-de-France, un convoi de camions bloque depuis 9 heures quatre voies sur l'autoroute A4 au niveau de la sortie Cité Descartes à Champs-sur-Marne, selon Gérard Enel, responsable régional de l'OTRE qui prévoit la fin du blocage vers 14 heures. Une vingtaine de camions menaient également une opération escargot à Lognes, en Seine-et-Marne, en direction de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, via la N104 et l'A4.

Un barrage filtrant sur l'axe Bordeaux-Toulouse

En région Auvergne-Rhône-Alpes, un barrage filtrant a aussi été installé sur l'A7 dans le sens Valence-Lyon, à la hauteur de Chasse-sur-Rhône, où des tracts sont distribués aux automobilistes. "Globlement, (ils) réagissent bien, les routiers étrangers nous font des gestes de soutien", assure Jean-Christophe Gautheron, responsable OTRE Auvergne-Rhône-Alpes, bien décidé à "tirer la sonnette d'alarme en direction du gouvernement". Plus au sud, trois voies de l'autoroute A8 en direction de Lyon étaient bloquées au niveau d'Aix-en-Provence, où quatre entrées sur l'autoroute ont été interdites, selon le Centre opérationnel de crise.

A Toulouse, la circulation était perturbée sur l'autoroute A62 (Bordeaux-Toulouse) avec un barrage filtrant à la hauteur du péage nord, ainsi qu'une opération escargot, provoquant un bouchon de 2 km environ. Même action à la hauteur du péage de Toulouse sud (A61) dans le sens Narbonne-Toulouse. Dans l'Est, une opération escargot a démarré à 7H30 sur l'A36 avec une cinquantaine de poids lourds occasionnant en milieu de matinée plusieurs kilomètres de bouchons, selon la préfecture du Territoire de Belfort et les organisateurs. Dans l'Ouest, la préfecture d'Ille-et-Vilaine signalait un barrage filtrant sur la N137 dans le sens Nantes-Rennes au sud de Rennes, générant un bouchon de 3 kilomètres. En Nouvelle-Aquitaine, des barrages filtrant étaient également en place sur l'A63 au niveau de Lesperon, dans les Landes.