La greffe de poumons de Stéphane lui a changé la vie. 1:33
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Sébastien Rouxel, édité par Marthe Ronteix
Stéphane Dévoret, atteint de mucoviscidose, a reçu une greffe de poumons il y a six ans. Une opération qui, si elle lui a sauvé la vie, lui a aussi fait perdre tous ses repères.
TÉMOIGNAGE

À l'occasion de la Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, l'agence de la biomédecine lance une campagne de sensibilisation. Son but : rappeler que tout le monde est désormais présumé donneur. Parmi les plus de 63.000 personnes vivant grâce à un organe greffé en France, Stéphane Dévoret, atteint de mucoviscidose, a vu sa vie changer depuis une greffe de poumons il y a six ans.

De nouveaux poumons et un corps à se réapproprier

Fin 2013, Stéphane n'avait quasiment plus de forces. Marcher et se brosser les dents lui demandaient un gros effort. Ces jours sont alors comptés mais un appel en pleine nuit, celui qu'il attend depuis 11 mois,  change tout. On lui annonce que des poumons sont disponibles, prêts à lui être greffés.

"C'est une perte de repères totale"

L'opération dure 12 ans et est une réussite. Mais au réveil, Stéphane n'a plus de repères. "La sensation est étrange parce qu'au début, vous êtes maintenu par des machines. Et quand on vous dit qu'on va devoir débrancher les machines pour que les poumons prennent le relais, c'est une perte de repères totale à cause de l'inquiétude de savoir si eux vont fonctionner. La première impression c'était de se dire 'c'est trop d'air'. Donc il faut réapprendre tout ça, à faire copain-copain avec ce corps étranger."

De malade de la mucoviscidose à marathonien

Stéphane a alors commencé un long travail de rééducation de plusieurs mois. Mais très vite, il prend conscience de ses nouvelles capacités. Par exemple, un jour où il est dehors alors qu'il pleut, il trottine pour se mettre à l'abri. Un geste qui paraît anodin mais pour Stéphane, c'est un véritable exploit. Il n'a jamais couru de sa vie. Aujourd'hui, il participe à des marathons et à chaque fois, il pense à son donneur dont il ne sait rien, comme le prévoit la loi française. Pourtant il affirme que quand il s'élance, ils courent ensemble.