"Grand débat national" : des "gilets jaunes" lancent leur propre consultation en ligne

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Le "vrai débat" a été lancé mercredi sur Internet. © Capture d'écran/le-vrai-debat.fr
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avec AFP , modifié à
Des "gilets jaunes" ont lancé mercredi leur propre consultation en ligne, dans le cadre du "grand débat national", afin de recueillir les contributions des Français de manière "neutre". 

Un "vrai débat", alternatif au "grand débat national" initié par Emmanuel Macron : des "gilets jaunes" ont lancé mercredi leur propre consultation en ligne pour recueillir les propositions "de tous les citoyens", dans un outil de "rassemblement" et de démocratie participative "neutre" et "transparent". Le logiciel utilisé est le même que celui du gouvernement pour son grand débat, mis à disposition gracieusement par la société Cap Collectif. "Nous avons le même outil. C'est comme quand la bombe atomique était aux mains des Américains et des Russes", ironise Lydie Coulon, une des administratrices du site (le-vrai-debat.fr) : "La différence, c'est ce qu'il y a dedans. Nous faisons le vrai débat parce que ce que fait le gouvernement n'est pas un débat, c'est un questionnaire".

 

"On n'appartient à aucune association, aucun parti". "Contrairement au gouvernement, nous suivons les préconisations de la Commission nationale du débat public (CNDP) pour garantir la transparence, la neutralité, l'équivalence des propositions qui sont traitées au même niveau. L'autre différence, c'est qu'on annonce le processus et la finalité. Le gouvernement a annoncé qu'il y aurait un arbitrage mais on ne sait pas comment ce sera fait", affirme-t-elle. Une première phase de recueil des revendications est ouverte jusqu'au 3 mars. Chacun peut voter pour une proposition déjà exprimée, la commenter ou proposer une variante, ou en poster une nouvelle. "C'est piloté par des 'gilets jaunes' mais c'est pour tout le monde. 'Gilets jaunes', ça veut simplement dire qu'on n'appartient à aucune association, aucun parti, qu'on n'a pas de leader. On met un outil à disposition", affirme Lydie Coulon. 

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©le-vrai-debat.fr

Après une synthèse menée par des personnalités "indépendantes", comme "des chercheurs et des universitaires" (jusqu'au 17 mars), des "conférences citoyennes" seront organisées pour accoucher de "propositions opérationnelles" (18-24 mars) qui seront ensuite disponibles à compter du 25 mars. "Un citoyen lambda comme une association pourra s'en saisir pour aller voir son maire, un ministère, saisir le Conseil constitutionnel, demander un référendum... Chacun en fera ce qu'il veut, ça ne nous regarde pas", explique-t-elle. "Mais ce n'est pas revendiquer pour revendiquer. S'il y a une demande de rétablir l'ISF, il faut dire comment on fait, avec quels bénéfices", insiste-t-elle. Mercredi, trois heures après l'ouverture, le site avait enregistré 2.800 connexions, selon Lydie Coulon, mais "l'objectif, c'est plusieurs millions". 

Les Français ne s'attendent pas à un changement dans le quinquennat. Pour deux Français sur trois (66%), le grand débat et les interventions récentes d'Emmanuel Macron ne vont pas marquer un changement de style ni de méthode dans le quinquennat, selon un sondage Elabe diffusé mercredi. Seules 33% des personnes interrogées s'attendent à un changement. L'image du chef de l'Etat retrouve en revanche des niveaux proches de ceux d'avant la crise des "gilets jaunes". Sept Français sur dix (70%, +13 par rapport à une enquête mi-décembre) jugent Emmanuel Macron dynamique et 57% (+13) courageux, mais ils sont également plus nombreux à le juger autoritaire (78%, +5) et arrogant (76%, +5), selon cette enquête réalisée pour BFMTV.