"Gilets jaunes" et marche pour le climat : des personnalités appellent à la convergence

Les signataires du texte, dont Philippe Martinez, ne décèlent pas de contradiction entre les revendications des "gilets jaunes" et celles des militants climatiques.
Les signataires du texte, dont Philippe Martinez, ne décèlent pas de contradiction entre les revendications des "gilets jaunes" et celles des militants climatiques. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Plus de 290 personnalités appellent à manifester "massivement" samedi pour la justice climatique, "en convergence avec la quatrième journée de mobilisation des 'gilets jaunes'".

Plus de 290 personnalités - syndicalistes, responsables associatifs et politiques, chercheurs, universitaires et artistes - appellent à manifester "massivement" samedi pour la justice climatique, "en convergence avec la quatrième journée de mobilisation des 'gilets jaunes'". Les signataires "soutiennent les revendications de justice fiscale et sociale portées par le mouvement des 'gilets jaunes'".

"Ils appellent la population à se mobiliser pour imposer une politique qui permette de mieux vivre, et à manifester pacifiquement dans la rue massivement le 8 décembre, journée de mobilisation internationale pour la justice climatique, en convergence avec la quatrième journée de mobilisation des 'gilets jaunes'", écrivent-ils.

Un appel à l'initiative d'Attac.L'appel publié dans Libération vendredi a été lancé à l'initiative d'Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne). Parmi les principaux signataires, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, le porte-parole du NPA Olivier Besancenot, la sénatrice EELV Esther Benbassa ou encore le réalisateur Cyril Dion.

Pas de contradictions entre "gilets jaunes". Les auteurs du texte ne décèlent pas de contradiction entre les revendications des "gilets jaunes" - initialement en lutte contre l'augmentation, au nom de l'écologie, de la taxation des carburants - et celles des militants climatiques.

Ce mouvement met "en évidence le lien entre la question sociale et les impératifs écologiques : les plus grands pollueurs sont exonérés de tout effort, les principales causes du réchauffement climatique ne sont pas traitées, la casse des services publics et des commerces de proximité et l'étalement urbain se poursuivent, les alternatives en matière de transport en commun ne sont pas développées", fustigent-ils. Une partie des signataires se retrouvera gare Saint-Lazare à 10 heures samedi pour manifester, vêtue d'un gilet jaune. Nombre de personnalités politiques se retrouveront ensuite à Nation à 14 heures pour le départ de la marche pour le climat.

Débordements violents : Martinez déplore ne pas avoir été entendu

Philippe Martinez, numéro un de la CGT, a déploré vendredi sur RTL que ses alertes sur "les problèmes" de violence autour des manifestations soient restées "sans réponse" depuis plusieurs années et estime que "le gouvernement a une lourde responsabilité" dans la situation actuelle. "Depuis quatre ans - et vous vous rappelez certainement 2016 -, nous avons alerté quatre ministres de l'Intérieur successifs sur les problèmes autour des manifestations", a-t-il dit, faisant allusion aux manifestations contre la loi El Khomri sous le quinquennat Hollande et la manifestation du 1er-Mai cette année. 

Le traditionnel défilé du 1er-Mai avait été marqué par de nombreux heurts à Paris, attribués par les autorités à quelque 1.200 militants estampillés "black blocs". Une polémique avait éclaté sur la réaction des forces de l'ordre et du gouvernement, accusés de faiblesse par certains ou, au contraire, d'avoir sciemment laissé faire pour jeter le discrédit sur le mouvement social.