Parmi les passagers arrivés de Wuhan dans les Bouches-du-Rhône dimanche, 20 personnes sont actuellement sous analyse, car suspectées d'avoir contracté le coronavirus. 1:27
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Stéphane Frangi, édité par Céline Brégand
Alors qu'un deuxième avion ramenant des Français de Wuhan a atterri dimanche dans les Bouches-du-Rhône, où ils vont être confinés pendant deux semaines dans un centre de vacances de Carry-le-Rouet, les habitants de la commune continuent de vivre normalement et assurent ne pas avoir peur du coronavirus.
REPORTAGE

Un deuxième avion affrété par le gouvernement pour ramener 250 personnes, dont 65 Français, de Wuhan a atterri dimanche à Istres dans les Bouches-du-Rhône. Alors que 20 personnes sont actuellement sous analyse, car suspectées d'avoir contracté le coronavirus, les passagers qui ne présentaient pas de symptômes ont été placés à l'isolement. Certains dans une école d'officiers de sapeurs pompiers d'Aix-en-Provence. D'autres ont rejoint les premiers rapatriés dans le centre de vacances de Carry-le-Rouet, près de Marseille. Si certains riverains s'inquiètent de ces arrivées, et ont dû être rassurés par les autorités, d'autres, au contraire, y sont indifférents. 

"Je n'ai pas changé mes habitudes"

Claude, canne dans une main, bouquet de fleurs dans l'autre, remonte la pente qui mène au centre de vacances, comme elle en a l'habitude. "Ce sont des feuilles d'arôme pour la déco", explique-t-elle. "J'ai une amie qui adore ça donc, comme tous les jours, je lui porte ses fleurs. Je n'ai pas changé mes habitudes", affirme Claude. Sur les galets, un peu plus bas, Virgile profite du beau temps pour aller pêcher des barracudas : "Ça ne m'a pas ralenti", assure-t-il. "C'est pas que je m'en fous mais bon, je ne suis pas collé à eux. Qu'ils viennent me sauter dessus, me tousser dessus, il ne va rien m'arriver. De toute façon, je ne peux rien faire après. Si on doit l'attraper, on l'attrapera. Je ne vais pas m'arrêter de vivre pour ça !"

 

De nombreuses familles profitent de la plage. Julien bâtit les murailles d'un château de sable avec sa petite fille. "Ce qui se construit, c'est un paravent pour le coronavirus", plaisante-t-il. "Ça ne va pas bousculer mes habitudes. Il fait beau, on sort. Après... je n'irai pas me promener dans le centre." Contrairement à ce que pouvait craindre le maire de la ville, Jean Montagnac, l'arrivée des Français de Wuhan dans la commune n'a pas fait fuir les visiteurs venus profiter du premier dimanche de dégustation d'oursins sur le port.