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Lionel Gougelot, édité par Loane Nader
Dans le département du Nord, les fermetures d'usines se poursuivent. À Escaudœuvres, une sucrerie ferme ses portes, raison pour laquelle le ministre de l'Industrie Roland Lescure s'est rendu sur place. Europe 1 est allée rencontrer les 123 salariés laissés pour compte par la fermeture de cette usine productrice de sucre.

Après la fermeture de l'usine de Buitoni à Caudry dans le Nord, ce sont les salariés d'une sucrerie du groupe Tereos qui sont menacés de perdre leur emploi avant cet été. Près de 123 personnes sont impactées par cette décision concernant l'usine d'Escaudœuvres, dans le Nord, poussant le ministre de l'Industrie Roland Lescure à se rendre sur place, afin d'appeler la direction à trouver des solutions. 

Depuis une semaine, les salariés de l'entreprise se relayent sur le site pour maintenir son occupation. À l'entrée, on peut apercevoir un mannequin pendu, signe de la "mise à mort" de cette centaine d'hommes et femmes. Le ministre de l'Industrie dénonce une décision insensée : "On est aujourd'hui dans un marché du sucre qui est porteur. On a un groupe qui gagne de l'argent, donc j'ai besoin de comprendre pourquoi on ferme. À la fois, la décision et la manière dont elle a été annoncée, sont inacceptables."

"Une histoire de bénéfices et d'économies à faire sur notre dos"

Des paroles réconfortantes, pour Philippe, malgré la situation. Mais ce dernier ne peut que constater que son usine sera bel et bien sacrifiée sur l'autel de la compétitivité. "Là, c'est juste une histoire de profits et de réussir à faire des économies sur notre dos pour plus de bénéfices. C'est tout à fait ça." Face au désarroi de ses employés, le groupe Tereos assure tout mettre en œuvre pour les reclasser sur d'autres sites de la région Hauts-de-France, mais cela n'efface pas le sentiment de gâchis, qu'exprime Nicolas.

"Total gâchis. Parce que bon, c'est quand même une entreprise qui tourne. Il y a beaucoup d'humains derrière tout ça, et des personnes qui se donnent. Pour moi, c'est une honte. C'est une honte parce qu'on dit qu'en France, on doit tout faire pour sauvegarder nos monuments historiques, entre guillemets. Et pour moi, c'est un monument historique.", déplore le travailleur, qui fait référence aux 150 bougies qu'est censée souffler la sucrerie cette année.