Le premier réacteur de Fessenheim a été définitivement éteint dans la nuit de vendredi à samedi. 1:10
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Arthur Helmbacher, édité Ugo Pascolo
Quelques heures après l'arrêt définitif, et historique, du premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, le militant de l'association Stop Fessenheim André Hatz exprime sa joie au micro d'Europe 1. Il s'agit de la première étape de la fermeture complète du site, avant l'arrêt du second réacteur le 30 juin prochain. 

C'était une nuit historique pour le nucléaire français. Malgré la réticence de quelques salariés de Fessenheim, le réacteur numéro 1 de la centrale a été coupé et débranché du réseau définitivement dans la nuit de vendredi à samedi à deux heures du matin, après une procédure longue de plusieurs heures entamée sur les coups de 21 heures. "Nous ne pouvons qu'être heureux, c'est évident", réagit au micro d'Europe 1 André Hatz, de l'association Stop Fessenheim. 

La joie et l'impatience de voir l'arrêt du second réacteur...

Enjoué par cette nouvelle, le militant nuance toutefois : "On sera encore plus heureux quand le second réacteur aura fermé". Ce qui devrait avoir lieu le 30 juin prochain. Mais avant de fêter l'arrêt complet de la centrale mise en service au 1er janvier 1978, André Hatz se montre compréhensif envers les salariés de Fessenheim, qui hésitaient à enclencher le processus menant à la fermeture de la centrale qui fait vivre quelque "2.000 familles" selon le député Les Républicains du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger. 

"Nous pouvons comprendre qu'ils soient perturbés par un déménagement, mais ce sont tout de même des gens d’un certain niveau intellectuel qui savaient qu’une centrale n’est pas éternelle", argumente le membre de Stop Fessenheim. 

...avant un long démantèlement

"En revanche, il y en a qui doit être triste, c'est monsieur le maire de Fessenheim, Claude Brender, parce qu'il n'attend qu'une seule chose, c'est d'avoir du pognon", tacle le militant alors que l'édile était monté au créneau, notamment au micro de Francebleu, pour dénoncer un "gâchis", "des commerces en souffrance", ainsi qu'"une perte conséquente de la fiscalité" de sa commune. Un argument économique pour défendre la plus vieille centrale de France que n'entend pas André Hatz, estimant que le maire "n'avait qu'à mettre de l'argent de côté quand la manne coulait durant ces 40 dernières années. 

Si le 30 juin prochain, le second réacteur de la centrale va suivre le chemin de son aîné, le travail sur la centrale n'est pas fini pour autant, puisque la centrale doit être entièrement démantelée. Un long processus qui devrait s'étendre sur les 20 prochaines années et coûter entre 350 et 500 millions d'euros selon les estimations d'EDF. D'ici 2035, ce ne sont pas moins de 14 réacteurs qui doivent fermer sur le territoire pour que la part du nucléaire dans l'électricité française passe de 75% à 50%.