Fermeture de classes : "Le dispositif de dédoublement des CP vampirise un grand nombre de postes"

Selon les chiffres d'Europe 1, 880 fermetures de classes dans une vingtaine de départements sont prévues contre 630 d'ouvertures dans ces même départements pour la rentrée 2018.
Selon les chiffres d'Europe 1, 880 fermetures de classes dans une vingtaine de départements sont prévues contre 630 d'ouvertures dans ces même départements pour la rentrée 2018. © MARTIN BUREAU / AFP
  • Copié
, modifié à
Élus, enseignants et parents d'élèves protestent contre les fermetures de classes prévues pour la rentrée 2018. Pour Hervé-Jean Le Niger, vice-président national de la FCPE, les fermetures en territoires ruraux sont "intolérables". 

Depuis quelques jours, la fronde gagne les écoles rurales : élus, enseignants et parents d'élèves protestent contre les nombreuses fermetures de classes prévues  pour la rentrée 2018 afin de libérer des postes pour les dédoublements de CP et CE1 en éducation prioritaire dans les grandes villes.

"Ce n'est pas tolérable".Certains parents ont le sentiment que leurs écoles sont sacrifiées pour pouvoir mettre en place une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. "Il y a des postes supplémentaires, 3.680 au total. La démographie est aussi légèrement à la baisse en maternelle. C'est le dispositif de dédoublement des CP dans les zones d'éducation prioritaire qui vampirise un grand nombre de postes au détriment des dispositifs de scolarisation de moins de trois ans, des remplacements mais surtout des dispositifs en territoire ruraux", déplore sur Europe 1 Hervé-Jean Le Niger, vice-président national de la FCPE.

"Il y a énormément de fermetures dans les territoires ruraux , là où les enfants ont des heures de transport à faire, ce n'est pas tolérable", regrette Hervé-Jean Le Niger. "Dans les territoires ruraux, il est extrêmement important de maintenir un service public d'éducation".

"Il faut savoir ce que l'on veut". Pour Bernard Toulemonde, ancien directeur général de l'enseignement scolaire et co-auteur de Éducation Nationale : Et si on tuait le mammouth, concentrer les moyens sur les classes de CP et CE1 en zone éducation prioritaire est pourtant nécessaire. "Je comprends la colère et en même temps il faut savoir ce que l'on veut", explique-t-il mardi sur Europe 1. "Toutes les études scientifiques démontrent que si l'on veut remédier au niveau médiocre des élèves français, il faut baisser considérablement le nombre d'élèves dans les zones prioritaires et c'est la politique que suit le ministre à savoir 15 élèves par CP ou CE1", précise-t-il. Selon lui, la France fait déjà beaucoup pour le milieu rural  : "On maintient des milliers d'écoles à classe unique. Nous faisons beaucoup pour ces territoires à tel point que la Cour des comptes se plaint", pointe-t-il encore.