Actions anti-féminicides à Paris : "Il faut qu'on fasse plus de bruit", estime Caroline De Haas

Contre les féminicides, Caroline de Haas, militante et membre de #NousToutes, demande au gouvernement des "moyens financiers ambitieux"
Contre les féminicides, Caroline de Haas, militante et membre de #NousToutes, demande au gouvernement des "moyens financiers ambitieux" © Zakaria ABDELKAFI / AFP
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Marion Gauthier édité par Séverine Mermilliod
Le collectif #NousToutes organise samedi de nouvelles actions sur cinq grandes places parisiennes. Invitée d'Europe 1, la militante féministe Caroline De Haas en dit plus sur l'objectif de cette démarche.
INTERVIEW

Cinq "die-in" pour dénoncer les 121 féminicides depuis le début de l'année sont organisés samedi à République, Châtelet, Nation, Saint-Michel et Bastille, à Paris. À l'initiative du collectif #NousToutes, ces rassemblements durant lesquels les manifestants sont allongés sur la voie publique, simulant la mort, visent à faire réagir le gouvernement. 

"Les manifestations qui ont eu lieu par le passé n'ont pas permis de déclencher des politiques publiques ambitieuses", explique la militante féministe et membre de #NousToutes Caroline De Haas, au micro d'Europe 1. "Donc il faut qu'on soit plus nombreux, plus nombreuses, et qu'on fasse plus de bruit, pour demander au gouvernement des moyens financiers ambitieux pour en finir avec les violences". En effet, alors que 121 féminicides ont été perpétrés durant toute l'année 2018, ce nombre est déjà atteint à la mi-octobre 2019.

"Une éducation dès le plus jeune âge"

Le collectif milite donc pour "une éducation dès le plus jeune âge, comme on le fait sur la question du tabac ou de la sécurité routière à l'école, obligatoire". Il demande également "une formation systématique des professionnels, des places d'hébergement en nombre suffisant pour les femmes victimes de violences, notamment au sein du couple.... Tout cela demande des moyens", insiste Caroline De Haas. 

Au-delà des motivations politiques, Caroline De Haas estime que ces "die-in" ont aussi et surtout le pouvoir de marquer les esprits : "Chaque manifestation est l'occasion de convaincre de nouvelles personnes, de faire passer des messages, de former des gens à la question des violences sexistes et sexuelles. Donc même si Emmanuel Macron ne nous entend pas, il est toujours utile de faire parler du sujet, de faire en sorte que de plus en plus de monde soit sensibilisé à cette question et participe à faire reculer les violences dans leur entourage."