Faux pass sanitaires : un médecin, ses complices et leurs clients en garde à vue

© JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un médecin du Val-de-Marne a été placé en garde à vue mardi. Il est soupçonné d'avoir vendu au moins 220 faux pass sanitaires, à 1.000 euros l'unité. Deux complices présumés et une vingtaine de clients ont également été interrogés.

Un médecin du Val-de-Marne soupçonné d'avoir vendu au moins 220 faux pass sanitaires, ses complices présumés et une vingtaine d'acheteurs ont été placés en garde à vue mardi, a appris l'AFP de source policière. Le médecin, âgé de 56 ans, tient un cabinet dans la petite ville de Joinville-Le-Pont, au sud-est de Paris. Il est soupçonné d'avoir vendu au moins 220 faux pass, pour un prix affiché à 1.000 euros pièce. Lors de la perquisition de son cabinet, les enquêteurs ont saisi, entre autres, des pass et des tests PCR factices.

Deux complices présumés

Ce médecin exerce dans le Val-de-Marne, mais a été interpellé en Seine-Saint-Denis, où il vit. Les enquêteurs ont saisi son pavillon "évalué à 600.000 euros", ainsi qu'une "une quinzaine de comptes bancaires pour plusieurs milliers d'euros". Ses complices présumés, une femme de 53 ans et un homme de 49 ans, ont été également interpellés, respectivement dans le Val-de-Marne et en Bretagne, puis placés en garde à vue.

Ces affaires de falsification liées à la pandémie de Covid-19 mettent souvent en cause "des personnes employées dans les centres de vaccination (...) des cyber-attaquants qui utilisent le code du médecin pour faire de faux pass", mais rarement "un médecin qui se met à monnayer", commente la source policière. En juillet, les enquêteurs de la Sûreté territoriale du Val-de-Marne avaient été alertés de l'existence d'un compte Snapchat proposant des faux tests PCR et de faux pass sanitaires. Leurs investigations ont "démontré que les patients ne sont jamais venus au cabinet".

Soupçon de fraude auprès de la Sécurité sociale

La vingtaine de clients placés en garde à vue, tous majeurs, ne serait pas spécialement opposée à la vaccination. C'est "la période d'été" qui aurait motivé leurs achats frauduleux : "Certains pays demandaient un cycle vaccinal complet et ils ont payé des prix exorbitants pour partir en vacances", avance la source policière. Les enquêteurs soupçonnent le médecin de fraude auprès de la Sécurité sociale. Au moins trois départements - Seine-Saint-Denis, Paris et le Val-de-Marne - seraient victimes.