Alors que les forêts françaises sont plus vulnérables que jamais, les effectifs de l'ONF sont en chute libre. 1:40
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Virginie Salmen, édité par Laetitia Drevet
Alors que les forêts françaises sont plus vulnérables que jamais, notamment en raison du réchauffement climatique, les effectifs de l'Office nationale des forêts ont été divisé par deux depuis les années 1980. Dans une forêt bourguignonne, l'ONF s'inquiète du nombre croissant d'arbres morts. 
REPORTAGE

Sur les arbres morts, le garde forestier Philippe Berger trace une marque orange. Il en appose chaque année davantage dans cette forêt située sur les hauteurs du vignoble bourguignon. "Sur un espace de cent mètres carrés on a déjà cinq arbres secs qui ne l’étaient pas l’année dernière. C’est assez surprenant parce que c’est quelque chose qui va très vite." Alors que les forêts françaises n'ont jamais eu autant besoin de soins, en raison notamment du réchauffement climatique et des attaques de parasites, les effectifs de l’Office nationale des forêts (ONF) ont été sabrés ces dernières années. Les gardes forestiers sont moitié moins nombreux que dans les années 1980. 

"Il faut des gardes-forestiers pour voir et analyser"

Philippe Berger arrache d'un tronc un mètre d'écorce qui se détache toute seule. Ces arbres, qui tombent comme des mouches, nécessiteraient une surveillance renforcée. Pourtant, 95 suppressions de postes sont encore prévues pour 2021. Résultat de ces coupes budgétaires : Philippe Berger est désormais en charge de 1.800 hectares de forêts, contre 600 au début de sa carrière. 

L'expertise des gardes forestiers est cependant cruciale. "Je suis persuadé qu’un certain nombre d’arbres et d’espèces vont résister ou résistent déjà. Il y a peut-être des espèces qui vont s’habituer, arriver à s’adapter à ce réchauffement. Mais il faut qu’il y ait des forestiers sur le terrain qui soient en capacité de voir et d’analyser", affirme Philippe Berger. Pour cela, il faut assez de jambes pour arpenter le terrain.