Extinction Rebellion revendique le sabotage de 3.600 trottinettes "briseuses de grève"

Quelque 2.000 trottinettes ont été sabotées rien que dans la capitale.
Quelque 2.000 trottinettes ont été sabotées rien que dans la capitale. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le groupe Extinction Rebellion a revendiqué sur les réseaux sociaux la dégradation de quelque 3.600 trottinettes électriques en libre service dans plusieurs villes de France. Il dénonce leur utilisation comme "briseurs de grève".

Le groupe activiste Extinction Rebellion (XR) a revendiqué jeudi la "mise hors service" de 3.600 trottinettes électriques en libre service, pour dénoncer leur impact écologique et soutenir la grève contre la réforme des retraites. L'opération a été menée à Paris (2.020 engins mis hors d'usage selon XR), Lyon (1.500) et Bordeaux (90), "en recouvrant leur QR code pour les rendre inutilisables" en empêchant le déblocage des appareils à l'aide du smartphone de l'utilisateur, a indiqué XR dans un communiqué. Il ne s'agit donc pas d'une dégradation permanente, a souligné une source à XR. 

L'opérateur Dott déplore plus d'une centaine de dégradations sur les 3.000 trottinettes qu'il exploite à Paris et "une dizaine" de cas à Lyon (pour 2.000 trottinettes), a affirmé à l'AFP Matthieu Faure, directeur commercial et marketing. "Nous avons des patrouilleurs sur le terrain qui sont équipés de dissolvant" pour enlever les traces de marqueurs et "vérifier s'il n'y a pas d'autre dégradation", a-t-il ajouté. "Nous regrettons le vandalisme revendiqué par le collectif Extinction Rebellion.

Ces actions handicapent nos opérations et privent de nombreux usagers de notre service" alors que "nous avons mobilisé toutes nos équipes ainsi que l'ensemble de notre flotte pour répondre à la demande accrue", a de son côté indiqué l'opérateur Lime, qui envisage de porter plainte.

" Les trottinettes électriques sont une catastrophe écologique "

"Contrairement à leur image de mode de déplacement doux et vert, les trottinettes électriques sont une catastrophe écologique", insiste XR, mettant en cause leur production "énergivore", une faible durée de vie et le coût énergétique de leur transport pour les recharger, le faible taux de recyclage de leurs batteries au lithium ou le fait qu'elles remplaceraient plus des déplacements à pied qu'en voiture. En outre, XR dénonce leur utilisation comme "briseurs de grève" à l'occasion du conflit massivement suivi dans les transports, citant par exemple un partenariat RATP-opérateurs pour "proposer d'autres modes de transport".

Une opération que le groupe promet de renouveler

Le mouvement, qui prône la désobéissance civile non-violente face à l'inaction climatique des gouvernement, promet de "renouveler cette opération jusqu'à mettre ces jouets des capitalistes verts hors de nos villes", qu'il souhaite "plus conviviales, moins rapides, avec des rapports humains apaisés, des transports doux et réellement écologiques".

L'opérateur Bird rejette les arguments avancés par Extinction Rebellion. "Des milliers de personnes ont utilisé notre service ce matin pour se rendre au travail au lieu de conduire - ce qui a été un énorme avantage pour l'environnement. Bien que nous soutenions toutes les initiatives de sensibilisation au changement climatique, nous pensons que cette action est mal renseignée", affirme-t-il dans un courriel à l'AFP. Les services - controversés - de trottinettes en libre service se sont développés à grande vitesse depuis un an dans les grandes villes.