Expulsion vers Sarajevo de 5 membres de la famille de la jeune fille bosniaque tondue

Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'expulsion des parents de la jeune fille tondue cet été à Besançon.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'expulsion des parents de la jeune fille tondue cet été à Besançon. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les parents de la jeune fille ont été condamnés vendredi à un an de prison dont quatre mois de sursis, assorti d'une interdiction du territoire français pendant cinq ans. Ils ont été expulsés samedi vers Sarajevo. 

Cinq membres de la famille de la jeune fille musulmane bosniaque, qui avait été tondue à Besançon parce qu'elle était amoureuse d'un jeune Serbe chrétien, ont été expulsés samedi vers Sarajevo, a annoncé le ministre de l'Intérieur dans un communiqué.

Il s'agit des parents de la jeune fille et de leurs trois enfants, a-t-on précisé dans l'entourage de Gérald Darmanin. Les parents avaient été interpellés vendredi soir dès la fin de leur procès, qui s'est achevé par leur condamnation à un an de prison dont quatre mois de sursis, assorti d'une interdiction du territoire français pendant cinq ans. L'oncle et la tante de la jeune fille, condamnés à la même peine que les parents, bénéficient du statut de réfugié.

La jeune fille "obtiendra à sa majorité un titre de séjour"

La jeune fille âgée de 17 ans sera, elle, "prise en charge par l'aide sociale à l'enfance et obtiendra à sa majorité un titre de séjour", ont ajouté le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, dans leur communiqué commun.

Après leur interpellation, les cinq membres de la famille de la jeune fille ont été acheminés au Centre de rétention administrative de Metz, puis conduits samedi matin à Nancy pour rallier Sarajevo, a-t-on précisé dans l'entourage de Gérald Darmanin.

L'affaire avait suscité une vive émotion en France

Cette affaire avait soulevé une vive émotion en France et à l'étranger, rappelant le sort de milliers de femmes tondues à la Libération pour avoir entretenu une liaison avec un soldat allemand sous l’Occupation. Fin août, Gérald Darmanin avait assuré qu'une procédure de reconduite à la frontière serait menée "dès la fin de la procédure judiciaire".

A l'audience, la jeune fille et la famille de son petit ami, présente au moment des faits le 17 août, ont affirmé qu'elle avait été emmenée dans sa chambre, molestée par les quatre adultes et tondue par son oncle. Les parents, l'oncle et la tante ont reconnu pour leur part une ou deux claques, tout au plus, et soutenu que c'était son père qui l'avait rasée pour "la punir, pour qu’elle ne sorte plus" après une fugue de quatre jours avec le jeune homme, de trois ans son aîné.