Explosion rue de Trévise : les experts pointent les "manquements" de la ville de Paris

Il y a près d'un an, une explosion rue de Trévise avait fait quatre morts et des dizaines de blessés.
Il y a près d'un an, une explosion rue de Trévise avait fait quatre morts et des dizaines de blessés. © Thomas SAMSON / AFP
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Marion Dubreuil, édité par Margaux Baralon , modifié à
Une expertise sur l'explosion de gaz qui avait fait quatre morts rue de Trévise, à Paris, il y a près d'un an, avait été commandée par des juges d'instruction. Rendue publique lundi, elle pointe des "manquements" du service de voirie de la mairie de la capitale et d'une entreprise de travaux publics.

Près d'un an après l'explosion de gaz qui a fait quatre morts et 66 blessés rue de Trévise, le parquet de Paris vient de communiquer les conclusions du rapport d'expertise provisoire. Les experts pointent du doigt des "manquements" du service de voirie de la ville de Paris et de l'entreprise mandatée, ainsi qu’un "manque de réactivité du syndic" de l'immeuble. Ce collège de quatre experts, nommés dans le cadre de l'information judiciaire contre X pour homicides involontaires et blessures involontaires, estime par ailleurs que l'explosion est due à la rupture d'une canalisation de gaz, elle-même principalement provoquée par un affaissement du sol sous le trottoir devant le porche.

Cet affaissement du sol s'explique par un écoulement d'eau, provoqué par la défectuosité d'un collecteur d'eaux usées. Défectuosité que le syndic avait constatée dès la fin 2015. Cet affaissement du sol avait fait l'objet de réfections à deux reprises fin 2016, par la brigade de la ville de Paris d'une part et par une entreprise mandatée par les services de la voirie d'autre part.

Ni la mairie ni l'entreprise n'ont pris la mesure du problème

Deux interventions qui n'ont pourtant pas pris la mesure du problème. Pour les experts, les services de la mairie et l'entreprise privée "ont considéré que l'affaissement du trottoir devant la porte cochère de l'immeuble était un petit affaissement et l'on traité en tant que tel". Ils n'ont "pas cherché à en connaître la cause" et n'ont procédé "qu'à des travaux de surface (..) alors que des travaux en profondeur s'imposaient". "Des manquements" directement liés à l'explosion, selon eux. "Si la cause de l'affaissement du trottoir avait été recherchée et si sa réfection avait été correctement réalisée, cette explosion aurait pu être évitée", concluent-ils.

Le syndic de copropriété de l'immeuble est lui aussi pointé du doigt pour son "manque de réactivité", notamment à cause du retard dans la réalisation des travaux de réfection du collecteur d'eaux usées, intervenus seulement en septembre 2017. En revanche, les installations de gaz GRDF n'appellent "aucune remarque" et correspondaient bien aux réglementations en vigueur au moment des faits.