Europe 1 a visité le nouveau quartier pour les détenus radicalisés, à la prison de Condé-sur-Sarthe

La prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarthe, dans l'agglomération d'Alençon.
La prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarthe, dans l'agglomération d'Alençon. © Victor Dhollande-Monnier
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, édité par Romain David , modifié à
Seconde infrastructure de ce type à ouvrir en France, le quartier de prise en charge de la radicalisation de Condé-sur-Sarthe doit pouvoir accueillir à terme 12 détenus condamnés pour terrorisme.
REPORTAGE

Le dispositif s'élargit. Un quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR) ouvre lundi à la prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarthe, dans l'agglomération d'Alençon. La ministre de la Justice Nicole Belloubet s’est rendue sur place jeudi pour visiter cette structure, la seconde de ce type en France, après celle ouverte en 2016 dans la prison de Lille-Annœullin, qui compte aujourd’hui 18 détenus. À terme, le QPR de Condé-sur-Sarthe prendra en charge 12 détenus. Les trois premiers condamnés pour terrorisme sont attendus dès lundi. Europe 1 s'est rendu sur place.

Du sol au plafond. Au cœur de cette prison, c’est un bâtiment entier qui a été totalement repensé, avec des portes de cellule équipées de passe-menottes, des serrures ultra-sécurisées, ou encore des promenades épurées pour éviter le moindre incident. La zone est parfaitement à l’écart du reste de la prison, pour éviter tout contact avec les autres occupants. "Tout a été mis en œuvre pour que les détenus radicalisés ne puissent pas communiquer avec d'autres détenus et ne puissent pas exercer d'actions violentes ou faire du prosélytisme", souligne la garde des Sceaux Nicole Belloubet.

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

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Une cellule individuelle dans la quartier de prise en charge de la radicalisation. (Photo Victor Dhollande-Monnier)

Simplifier le travail des personnels. Trente personnes s’occuperont de ces prisonniers : des éducateurs, des psychologues, et bien sûr des surveillants pénitentiaires comme Cédric, qui espère que la nouvelle infrastructure facilite le travail de groupe. "Comme il y a moins de personnes, on peut davantage communiquer entre nous. C'est plus compliqué quand vous avez 100 détenus dans une coursive", relève-t-il.

"Faire reculer l'idéologie radicale". Pour déconstruire les idéologies de ces détenus, François Toutain, chef de la mission de lutte contre la radicalisation, a été chargé de mettre en place des programmes intensifs et continus. "On fait appel à la médiation du fait religieux, avec des islamologues qui viennent apporter un contre-discours à des convictions pour, petit à petit, essayer de gagner du terrain et faire reculer l'idéologie radicale", détaille-t-il. Tous les six mois, une évaluation mesurera le niveau de radicalisation de ces détenus. Si le moindre doute subsiste, le séjour dans cette aile sécurisée sera alors prolongé.