Etats généraux de la bioéthique : "Beaucoup des choses que l'on voudrait autoriser se font déjà"

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Image d'illustration. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
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G.M. , modifié à
Avant l'ouverture des Etats généraux de la bioéthique, le professeur François Olivennes a détaillé les chantiers en cours sur le sujet dans Europe 1 Bonjour.

PMA pour toutes, fin de vie, génétique... A partir de jeudi et jusqu'à début juillet, scientifiques mais aussi associations et citoyens vont débattre sur des sujets qui font souvent débat comme la GPA à l'occasion des Etats généraux de la bioéthique. "Je pense que les Français sont prêts (à de nouveaux changements), les sondages le montrent et je crois aussi qu'il faut tordre le coup à cette idée que certaine de ces autorisations vont bouleverser notre société", a défendu le professeur François Olivennes, gynécologue-obstétricien dans Europe 1 Bonjour jeudi.

"C'est le repoussoir, mais pas la réalité". "Beaucoup des choses que l'on voudrait autoriser se font déjà, contrairement à ce que l'on dit, en allant à l'étranger et l’incidence du nombre d'enfant sera faible. Il y a 800.000 naissances, il y aura peut-être 1.000 ou 2.000 femmes seules qui feront un enfant chaque année. Donc je crois que c'est le repoussoir, mais pas la réalité", a-t-il expliqué en référence à l'ouverture possible de la PMA aux femmes seules. "Sur tout ce qui est PMA on est hypocrites parce que ça se fait et qu'il y a une liberté de circulation", poursuit-il.

 

Pour un statut des enfants nés de GPA. Le cas de la GPA sera également examiné lors de ces Etats généraux. Avec plus d'une centaine de personnalités, le professeur François Olivennes a signé une tribune apprenant à ne plus ignorer les enfants nés par gestation pour autrui. "Ces enfants, ils ont un statut, ils ont été conçus dans des pays ou c’est légal et on voudrait rester dans un système où moi je connais quelqu'un qui a fait une GPA, c'est une femme, et elle n'est pas considérée comme la mère de l'enfant. Acceptons pour ces gens une réalité : que des couples vont à l'étranger dans un pays où c'est légal. Ils ne font pas quelque chose d'illégal", a-t-il réclamé.

"Il faut évoluer". "Si on prend la GPA, très peu de pays en Europe l'autorisent, trois ou quatre, pour d'autres techniques on est quasiment les seuls, on est hyper rétrogrades à un moment il faut évoluer", indique encore le gynécologue-obstétricien. "Je pense qu'il y a déjà un problème, c'est qu'on avait une chambre de députés essentiellement masculine. La voix des femmes n'était pas entendue. Et c'était des gens assez âgés. Là, il y a un renouveau formidable Ceci dit je suis très prudent parce que c'est quand même les députés qui vont décider et on est pas à l'abri de surprise", conclut le professeur François Olivennes en appelant à "structurer les problèmes par ordre d'importance" pour avancer plus efficacement.